[FRENCH] Ils sont plus vieux. Ils ont évolué. Mais ils restent pour une génération de lecteurs les New Mutants et Marvel a décidé de les ramener sous ce titre. Ceux qui furent d’une certaine manière la troisième génération de X-Men (après les « originaux » et les « uncanny » tandis que les X-Men de Deadly Genesis ne comptent pas vraiment) sont réunis à nouveau. Mais comment justifier l’existence de la série autrement que par la nostalgie des lecteurs ? D’une part en créant un besoin impératif, une mission, de l’autre en introduisant aussi le fait que les personnages eux-mêmes regrettent le lien qui les unissait.
New Mutants #1 [Marvel]
Scénario de Zeb Wells
Dessin de Diogenes Neves
Sortie américaine le 6 mai 2009.
Le schéma est connu: comment mieux justifier la reformation d’un groupe de super-héros qu’en matérialisant un ancien membre et/ou un(e) mystique à la porte ? Ici Zeb Wells choisit de cumuler les deux options avec une Magik qui a absolument besoin de l’aide de ses amis mutants… Si ce n’est que pas grand monde à l’académie n’est ravi de la voir revenir. Pour la génération des New X-Men/Young X-Men (qui furent ironiquement la deuxième génération à porter le nom de New Mutants), elle est une ennemie qu’ils ont déjà affronté. Finalement les seuls qui sont prêts à l’écouter ce sont ses anciens camarades de classes, les New Mutants originaux, qui décident de l’aider d’autant plus facilement qu’elle est venue leur demander de sauver deux des leurs. D’ailleurs au passage on notera l’ironie : les nouveaux costumes des anciens New Mutants ressemblent comme deux gouttes d’eau à l’ancien uniforme de… X-Factor. Bon, on évacue un peu trop facilement la réunion avec Colossus pour se concentrer sur les « Nouveaux Mutants » et j’ai quand même du mal que seuls Sam, Roberto et les autres répondraient présents, qu’il n’y aurait personne d’autre dans l’école. Cela dit, si je n’ai pas toujours été très convaincu par les écrits de Zeb Wells, il faut bien dire qu’il ne perd pas de temps pour reformer le collectif et lui donner une raison d’être. La menace qu’ils affrontent a beau être connue, Wells sait gérer son contexte de manière de manière à lui donner un caractère étrange et imprévisible. D’autant qu’assez vite l’auteur nous montre que même dans le camp des « bons » tout n’est peut-être pas aussi parfait qu’on pourrait le croire.
En clair: j’avais beau savoir, par le jeu des « sollicits » qui serait l’adversaire, l’angle, la façon dont il intervient, tout ça vient d’une manière qui est loin d’être téléphonée. Rajoutons à ça un autre atout qui saute aux yeux dès qu’on découvre les pages : le dessin de Diogenes Neves (ou serait-ce l’encrage de Cam Smith et d’Ed Tadeo). Avant d’ouvrir ce comic-book j’avais un peu peur d’une série « jeunz » comme Marvel nous en avait donné au moment de Tsunami, c’est à dire une revue dénuée de substance et cherchant à faire « mode ». Ouf, ce n’est pas la route choisie. D’emblée ce New Mutants #1 est intéressant à lire et pas seulement pour l’aspect « réunion des anciens de la classe ». Une bonne surprise…
[
Xavier Fournier]