Dessins de Louie De Martinis
Parution aux USA le mercredi 11 mai 2016
Sorte de variation sur la Ligue des Gentlemen Extraordinaires, il était évident que Penny Dreadful, l’évocation d’un univers partagé propre aux romans fantastiques du dix-neuvième siècle, trouverait à un moment où à un autre la voie des comics. C’est donc Titan Comics qui s’y colle, après des résultats divers dans ce domaine, les projets inspirés (l’adaptation de Doctor Who) croisant les coups commerciaux de bas étage (le calamiteux comic-book tiré de Blacklist). Pour le coup, le récit de Krysty 12Wilson-Cairns est d’autant plus fidèle en terme de scénario que c’est une sorte de saison zéro. La jeune médium incarnée à l’écran par Eva Green se met à travailler avec le père Murray mais leurs relations sont rudimentaires, ils doivent apprendre à s’apprécier… tout en espérant sauve Mina Murray-Harker. Aux dessins, De Martinis donne un résultat qui peut varier selon les pages, un travail qui mélange crayonnés et effets de peinture ou de retouche numérique. On est dans quelque chose d’impressionniste à la Ben Templesmith (sans arriver réellement au même niveau) mais avec des visages très fidèles à ceux des acteurs (il faut le noter, c’est assez rare dans ce genre d’adaptations). Le résultat est à la fois indistinct et réaliste, pas ce qu’il y a de plus fini mais, avec les dialogues vraiment très fidèles de Krysty Wilson-Cairns, on a rapidement l’impression de se retrouver dans l’univers de la série TV.
« Then we shall descend into hell to save her. »
Bien entendu, puisqu’on parle de choses s’étant déroulées avant le premier épisode, cela suppose que la distribution n’est pas totalement celle que l’on trouve dans le Penny Dreadful de la TV. Ives et Murray n’ont tout bonnement pas encore rencontré l’américain Ethan Chandler à ce stade. Le scénario ne tente pas d’installer une usine à gaz pour essayer d’expliquer que les personnages se seraient croisés sans le réaliser. Mais la fin de ce premier numéro voit l’introduction d’un autre élément dont on se dit qu’il pourrait être (ou pas) l’équivalent de Chandelier dans cette première aventure. Là où l’on se demande comment le comic-book peut évoluer, c’est que le combat contre Dracula occupe une bonne partie de la première saison. Ce qui fait qu’on peut penser que les héros se lancent ici dans une lutte qui n’aura pas, réellement, de conclusion dans ce comic-book (encore qu’il est possible que les auteurs aient pensé à une sorte de plan B). Bien que le dessin destabilise un peu au premier abord, on s’y fait. Néanmoins le tiers central de l’épisode (le combat contre les loups est un peu trop fluo à mon goût). Il y a du potentiel et un souci de fidélité. Mais on ne sait pas trop si le dessin va se maintenir ou pas dans les prochains épisodes, l’artiste semblant maladroit dans certains types d’ambiances.
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