Avant-Première VO : Review Poe #4
18 octobre 2009[FRENCH] Il est temps de refermer le livre des aventures des frères Poe sous forme de comic-book, dans un ultime épisode qui laisse beaucoup de place à l’action avant de marquer la conclusion de la mini-série. Le résultat est inégal ou plutôt disons qu’il a des défauts indissociables de ses qualités…
Poe #4 [Boom!]
Scénario de J. Barton Mitchell
Dessin de Dean Kotz
Parution aux USA le mercredi 21 octobre 2009
Dans le repaire de « Red Death », digne d’un décor des films de la Hammer (ou l’inverse d’ailleurs, vu comment cette mythique firme a emprunté à Edgar Poe), le célèbre romancier et son frère doivent lutter contre une horde de chiens-golems et de pièges spectaculaires pour empêcher une séance de résurrection. Et, forcément, là où l’ambiance mystérieuse du premier épisode fonctionnait bien, le fait de tout faire reposer sur de l’action donne à l’ensemble un parfum « expédié » qui est un peu difficile à admettre. Les terribles chiens-golems, si dangereux dans les épisodes précédents, peuvent maintenant être tenus en respect à coups de pieds et ne semblent pas plus néfastes que des chiens bien réels. On soupçonne que J. Barton Mitchell a du accélérer les choses pour correspondre à une longueur de quatre épisodes. Sur six numéros, sans doute que le scénariste aurait pu profiter de plus de temps pour instaurer une ambiance à l’intérieur de cette étrange maison.
Comme je l’écrivais dans la précédente chronique, on est donc nettement plus sur un créneau digne des films « la Momie » que sur le Hellboy de Mignola. Je ne veux pas dire pour autant que la minisérie est à déconseiller. Elle est même plutôt sympathique et devrait gagner à être lue d’une seule traite, en recueil. Cette fin, pourtant, semble un peu rapide, comme s’il fallait soudainement ranger les jouets plutôt que réellement terminer en temps et en heure. On notera également que sur la fin J. Barton Mitchell y va un peu à la louche avec les allusions aux romans de Poe (par exemple l’omniprésence du corbeau) là où un peu plus de recul aurait sans doute été un plus. Reste que la minisérie consiste en un exercice périlleux (s’inspirer de détails littéraires pour en tirer un récit inédit qui remixe ces influences) et que globalement J. Barton Mitchell et Dean Kotz s’en tirent bien mieux qu’on pouvait s’y attendre. A voir si Boom ramènera cet avatar d’Edgar Poe dans de futures aventures mais si c’était le cas, ce serait mérité…
[Xavier Fournier]
Il ne faut pas vendre la « poe » de l’ours avant de l’avoir tué!