Avant-Première VO : Review Punisher War Zone #1
7 décembre 2008[FRENCH] Dire que le run de Garth Ennis et Steve Dillon sur le Punisher, de 2001 à 2003, aura marqué les esprits est un doux euphémisme. En deux petites années, les auteurs de Preacher avaient réussi à revenir aux bases du personnage, redressant la barre après l’entrée, très critiquée, de Frank Castle dans la gamme Marvel Knights. Entre lutte contre les mafieux et interrogation de « l’exemple » donné par le Punisher en termes d’auto-défense, ce fut un franc succès. À tel point que, six ans plus tard, le duo remet le couvert pour une suite directe !
Punisher War Zone #1 [Marvel]
Scénario de Garth Ennis
Dessins de Steve Dillon
Sortie américaine le mercredi 10/12/08
Un bref rappel des faits ne paraît donc pas déplacé en préambule : voilà six ans, le Punisher avait entièrement atomisé une famille mafieuse de New York, les Gnucci. Parallèlement à cette lutte excessivement sanglante – l’esprit de Preacher se mariant particulièrement bien avec le Punisher – nous assistions à l’émergence d’un tas de vigilantes amateurs, avec une lourde tendance à flinguer toutes les têtes de leur quartier qui ne leur revenaient pas. Une façon autrement plus intéressante de questionner les limites de l’attitude du Punisher que de le confronter une énième fois à un super-héros « clean ». Six ans, et pas mal de séries diverses et variées, plus tard, c’est donc reparti de plus belle. En effet, cette nouvelle série est clairement destinée à ceux qui, comme moi, ont découvert le premier run en TPB, et vainement feuilleté les séries suivantes dans le but de retrouver cette saveur si particulière. La transition se fait donc sans heurts… à un point tel que ça en devient un peu inquiétant !
Sur le plan de la forme, rien à dire, sinon du bien. Dès la première scène, on retrouve les dialogues percutants et les situations insolites qu’affectionne Ennis. Dillon, quant à lui, n’est jamais aussi bon qu’aux côtés de son vieux compère, qui sait lui écrire les scènes statiques et les gunfights qui mettent le mieux à contribution sa mise en scène dépouillée. En revanche, le bât semble blesser concernant les pistes de développement lancées dans ce premier numéro : le fils d’un des vigilantes amateurs abattus par le Punisher reprend le costume paternel avec la ferme intention de se venger ; les Gnucci auraient une branche italienne méconnue ayant des vues sur New York… Tout cela sent un peu le réchauffé, et le cliffhanger n’était pas des plus rassurants à cet égard. La caractérisation est impeccable – le nouvel agent infiltré du Punisher est particulièrement bien écrit – mais il serait bon que le scénariste nous emmène rapidement vers des rivages inexplorés, la corde nostalgique ayant ses limites. Cela dit, ce n’est encore qu’une impression. A confirmer ou infirmer le mois prochain…
[Antoine Maurel]