Avant-Première VO: Review Red Hood & The Outlaws #1
23 septembre 2011[FRENCH] Jason Todd (le Red Hood) s’est pris d’affection ou tout au moins d’intérêt pour Roy Harper, le seul autre sidekick de héros qui soit réputé pour faire les mauvais choix. Ensemble, avec la maîtresse de Jason (et plus si affinités), ils forment un groupuscule pour lequel les limites sont très floues. Tant et si bien, d’ailleurs, qu’on perd un peu le fil de ce que Lobdell veut raconter.
Red Hood & The Outlaws #1 [DC Comics]
Scénario de Scott Lobdell
Dessins de Kenneth Rocafort
Parution aux USA le mercredi 21 septembre 2011
Dans la lignée des nouveaux titres DC, voici donc un Red Hood qui n’est plus dans les mains de ses auteurs « historiques » de ces dernières années (Judd Winick et Grant Morrison) mais confié, donc, à Lobdell, nouvel « homme fort » du pôle jeunesse du DCnU (puisqu’en charge des Teen Titans, de Superboy et de ce titre). On l’a vu, les titres Batman n’ont pas été rebootés et il semble logique de penser que la plus grande partie de l’histoire de Jason a été préservée (je ne pense pas que son copinage avec Donna Troy à l’époque de Countdown ait été conservé dans la nouvelle versiond des choses par exemple, encore que l’effacement de Countdown semblerait plutôt une bonne chose). Pourtant Lobdell fait le choix de ne pas respecter l’évolution récente du personnage (dans Batman & Robin) et pas un mot sur sa sidekick avec laquelle il avait récemment renoué des liens. On verra un peu plus loin qu’il a néanmoins de quoi s’occuper dans sa vie privée. A l’inverse l’archer Roy Harper (dont j’ai un peu de mal à cerner le nom de code dans cette nouvelle réalité) a été grandement refondu. Il a nouveau ses deux bras. Il semble probable qu’il n’est même pas père et qu’il n’a donc jamais traversé la tragédie de Cry for Justice. Si on comprend bien l’intérêt de Jason pour cet autre raté, l’inverse n’est pas forcément vrai car l’archer est plutôt contemplatif et on a peu d’empathie avec lui. On ne sait pas trop ce que Roy voit en Jason (mis à part un allié qui le tire d’un mauvais pas). Et quand Roy s’étonne que Starfire collabore avec Jason, qui a tenté de tuer Dick Grayson dans le passé, on serait tenté de se demander pourquoi Roy, à priori ami avec Dick, ne se pose pas lui-même la question.
Par « collaborer », il faut cependant bien comprendre que l’extra-terrestre Starfire couche avec Jason et, rapidement, avec Roy aussi, étant désormais assez libertine. Cela pourrait être le signe d’une liberté sexuelle affirmée (et en un sens ça l’est). D’autant qu’on savait depuis New Teen Titans #1 que la belle n’était pas farouche (elle s’était précipipée sur Grayson au premier coup d’oeil). Mais Lobdell a préféré mettre ça sur le dos d’une sorte de problème de concentration ou de suite dans les idées. En clair, Starfire a le cerveau d’un poisson rouge et couche un peu le premier venu pas tellement parce qu’elle est adulte et qu’elle fait ce qu’elle veut mais parce qu’elle semble atteinte de trouble de la mémoire. Bien sûr, rien de tout ça n’est taillé dans le marbre. Dans un prochain épisode Lobdell pourrait/pourra aussi bien nous expliquer qu’elle joue la comédie pour éviter qu’on lui parle de sa relation passée avec Grayson. Beaucoup de lecteurs semblent déjà s’offusquer du côté sexué/sexuel de Starfire cependant elle n’a jamais été une sainte nitouche. Qu’elle soit assez « libre » de nature n’est donc pas une nouveauté. Mais l’impression donnée dans ce premier épisode est qu’elle est devenue une sacrée cruche. Potiche serait un mot trop faible. On dirait le QI de Jar Jar Binks transplanté dans le corps d’une playmate. Et à côté de ça les deux autres ont l’air de pervers qui abuseraient d’une personne n’ayant pas tout son jugement. L’effet produit est doublement désastreux. Qui plus est le combo Jason/Roy aurait pu configurer un groupe de personnages un peu magouilleurs comme dans le film Three Kings. Mais la présence d’une extra-terrestre orange avec eux donne un côté hors-sujet. C’est un peu comme si on mettait Superman dans une équipe de ninjas. Restent les dessins de Kenneth Rocafort, toujours très doué et qui tente ici quelques techniques nouvelles pour lui. J’ai quand même du mal à croire que cette série va rester dans l’état et que le principal personnage féminin va continuer d’être une telle andouille. Car pour le coup ça nous ramène vraiment quelques décennies en arrière, quand la Femme ne pouvait même trouver une poignée de porte sans l’aide d’un héros mâle conquérant. Franchement, des fois on se demande ce qui passe par la tête des scénaristes et des éditeurs qui les laissent faire… Dieu merci, ils n’ont pas pensé à filer Batwoman à Lobdell… Ca n’est vraiment pas rassurant pour les Teen Titans la semaine prochaine…
[Xavier Fournier]
Voila qui tombe mal avec la sortie de » Teen Titans : Games » ou , j’en suis certain , Koriand’r est traitée a sa juste valeur , pas celle d’une » gourdasse » …….( les chiennes de garde lisent des comics au fait ? 😉 )
Je suis un peu mécontent du reboot de Starfire : transformer un personnage aussi intéressant en simple playmate écervelée est non seulement misogyne, mais désastreux sur un plan créatif.
J’ai aussi un peu de mal à comprendre la logique de cette association entre Roy et Jason, qui aurait pu avoir un sens avant le reboot , puisqu’ils avaient tout les deux vécu des expériences traumatiques : mais, comme vous le soulignez, les évènements de Cry for Justice n’ayant jamais eu lieu, Red Arrow n’a donc plus en commun avec Jason ni rage, ni soif de revanche : on se demande alors ce que ces deux-là font ensemble…
Starfire a toujours eu un côté playmate. Mais là c’est vrai que ce n’est plus de la docilité ou de la spontanéité mais bien un sérieux handicap.
Pour Roy, bon, même sans Cry For Justice il se traine un certain nombre d’autres casseroles (comme la drogue et un certain nombre de mauvais choix…). Je le vois mal faire équipe avec quelqu’un qui a manqué de tuer son pote Dick par contre…
» avec la maîtresse de Jason (et plus si affinités) » …quand on a une maîtresse, on a pas déja franchi le » et plus si affinités » ? 😉
Justement je n’ai pas mis ce passage à la légère. Mais il est à prendre dans un autre sens. Ce n’est pas « la maîtresse (et plus si affinités) de Jason » mais bien « la maîtresse de Jason (et plus si affinités) ». Comprenez… « Jason et d’autres » 😉
Le « pôle jeunesse du DCnU » a une série ou deux types, à la moralité douteuse et qui sont du genre à laissé plein de cadavres derrière eux, ont des rapport sexuel avec une alien handicapé mentale et nympho…
Fredric Wertham doit se retourner dans sa tombe en hurlant: « Je vous avait prévenu!! »
Il y a longtemps que ce Monsieur doit faire la toupie 😉
Eh bien, décidément, moi j’ai aussi aimé ce second titre de Lobdell ! Certes, c’est très space … En même temps, à la fin, et ça m’a fait sourire, c’est marqué : « To be explained ». Donc, on ne sait jamais. Là, c’est surtout fun, on dirait une espèce de film d’aventure dans lequel on en prend plein les yeux et pour lequel il ne faut pas trop se poser de questions… Ce n’est certes pas la meilleure lecture de la semaine, mais j’ai plus « saisi » ce qu’il se déroulait ici que dans Wonder Woman où j’ai eu l’impression qu’Azzarelo partait dans tous les sens.
« Dieu merci, ils n’ont pas pensé à filer Batwoman à Lobdell… »
Non, mais dans le genre, Catwoman est pas mal… ^^
Enfin, soyons sérieux. La scène de Catwoman est une relation consentie entre adultes. En un sens je ne comprends même pas qu’elle fasse autant parler tant elle est construite sur des relations déjà évoquées par le passé. Celle de Red Hood vise à profiter d’une héroïne qui ne semble pas avoir de mémoire. On pourra sans doute expliquer par la suite qu’elle faisait « semblant » mais bon… Ca ne vole pas très haut. Au moins dans American Pie les femmes sont conscientes de leurs actes.