Dessin d’Erik Larsen
Parution aux USA le mercredi 29 octobre 2014
C’est simple : Avec Walt Simonson, Erik Larsen est l’un des principaux héritiers de Jack Kirby dans les comics actuels. Si certains devaient encore en douter, ce numéro est une bonne occasion de leur faire voir la lumière puisque Larsen a décidé… de ne faire que des doubles pages. Bien évidemment, à l’échelle d’un fascicule d’une vingtaine de pages de BD, même les moins matheux d’entre vous qu’on réduit graphiquement les choses à une dizaine de vues à peine. Et les cyniques diront que Larsen ne s’est, du coup, pas beaucoup embêté avec le scénario. Ce serait lourdement se tromper. D’abord il ne faut pas confondre les choses sous prétexte qu’elles se ressemblent. Des numéros à base de « splash », on a déjà vu ça ailleurs, en d’autres temps (il me vient à l’esprit l’exemple d’un Marvel Fanfare avec le Hulk de Byrne et d’un épisode du même « géant vert » par Jeph Loeb et Ed McGuinness). Et… c’est sans commune mesure. Larsen balance des patates à presque toutes les pages mais arrive, en plus, à démultiplier l’action en une seule vue. On est finalement très proche (dans l’effet sinon dans le style) des vues « widescreen » de Bryan Hitch dans Authority.
Ce n’est pas dans cet épisode que la vie du jeune Dragon va être fondamentalement changée. Il ne va pas changer d’appart ou se trouver un job. Par contre l’effet spectaculaire est là. On sait Larsen très fan du Golden Age. Il le prouve ici au premier degré, avec l’usage de personnages anciens, mais aussi par une forme de preuve par l’image. Dans le Golden Age, les récits faisaient souvent 6 à 12 pages, espace dans lequel les auteurs arrivaient à raconter une histoire. Erik Larsen ne donne pas le sentiment de nous voler. C’est le refus des storylines « pour le trade », où il faut six épisodes (ou plus) pour aller d’un point à un autre. En fait Savage Dragon #199, c’est un peu le contraire de Batman Zero Year. Et ce n’est pas plus mal. Finalement un seul motif pour se plaindre : le fait que nous ne soyons pas plus à lire cette excellente série et que ses ventes ne justifie pas un spin-off avec les personnages aperçus ici. Au propre ou au figuré, il tape fort, ce Larsen.
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