Dessin d’Alan Davis
Parution aux USA le mercredi 25 juin 2014
Il y a bien des chances qu’une partie des lecteurs passe à côté de ce Savage Hulk #1, qui vient de facto se greffer, se présenter, comme une série secondaire consacrée à Hulk alors que le géant vert n’est pas au sommet de sa gloire non plus. Certes il y a une belle couverture de Davis mais on en a vu d’autres sans que ce soit forcément le reflet du contenu. Insistons donc sur le fait que c’est un Alan Davis au poste de scénariste et de dessinateur, le même auteur qui nous a donné les plus belles heures d’Excalibur et de Clandestine, lancé dans ce qui est un récit X-Men Vs. Hulk qui ne dit pas son nom. Et c’est une saga qui s’insère dans une des phases les plus passionnantes de la vie des mutants, quand ils étaient au bord du gouffre, que Neal Adams venait de les quitter et que la série vient d’être suspendue. Cyclops, Iceman, Beast dans son uniforme rouge et bleu, Angel en bleu et blanc, Marvel Girl dans sa petite jupe verte, Havok et Polaris…
Toute une époque qu’Alan Davis manie à merveille. Déjà, les costumes qu’avaient à l’époque Alex Summers et Lorna Dane ne sont pas à la portée de tout le monde (bien des dessinateurs tentant de passer derrière Neal Adams se sont planté sur le jeu d’ellipses d’Havok). Mais l’auteur est totalement raccord avec les événements d’Uncanny X-Men #66 (1970, bien que tout soit explicite, si vous n’avez pas l’épisode antérieur en tête qu’importe, c’est géré). Clairement, on est dans le même registre qu’un X-Men: The Hidden Years mais là où Byrne décompressait tout et tuait un peu la spontanéité, Davis est dense et passionné. Je ne dis pas que Davis marche exprès sur les plates-bandes de Byrne. On sait que l’anglais aime explorer l’Univers Marvel un peu de biais, souvent sous l’angle du passé (sa saga en 2012 sur les annuals de Wolverine, Daredevil et Fantastic Four en étaient la preuve). Mais à ce petit jeu, Davis est tout simplement excellent, superbe. On nous annoncerait que c’est un galop d’essai pour ramener Hidden Years sous la houlette de Davis que je signerai tout de suite. Mais pour autant que le charme mutant opère à plein, il ne faut pas oublier l’aspect Hulk, présent non seulement à travers le géant vert mais avec quelques-uns de ses pires ennemis. Il y aussi une jolie scène avec le monstre qui se calme en admirant les étoiles. Ce n’est pas des super-héros contre des super-héros pour le plaisir de faire une « affiche », il y a de l’âme là-dedans !
[Xavier Fournier]
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