Dessin de Ryan Stegman
Sortie au USA: Mercredi 11 avril 2012
Pendant des années Kaine a trainé dans les coulisses de l’univers Marvel. Et il n’aura pas échappé aux lecteurs d’Amazing Spider-Man que ce clone autrefois maléfique n’était pas toujours à surveiller ou combattre Peter Parker ou Ben Reilly. Il y a dans son passé de la place pour beaucoup d’alliances et de mésalliances. D’ailleurs dans les années 90 le scénariste J.M. DeMatteis avait commencé d’explorer cette direction à travers quelques flashbacks. Yost suit la même voie, en s’arrangeant judicieusement pour que le chemin de Kaine croise celui d’autres personnages finalement peu définis de Marvel. Dans le cas présent la Guilde des Assassins (en général opposée à Gambit). Disons que les deux camps ne se sont pas précisément quittés en bons termes et que la situation explose cette fois-ci à la figure du Scarlet Spider. L’idée est intéressante. Sur le principe Yost peut ainsi fouiller dans les vieux épisodes et muscler des personnages restés en plan. Hélàs les assassins qu’on voit ici font finalement très stéréotypés et ne sont pas toujours très cohérents (comme un ninja de la Main zombifié à force d’avoir été ressuscité. Mais quel rapport entre un ninja de la Main et la Guilde des Assassins, qui a un fonctionnement plutôt « familial » ?).
Le dessinateur Ryan Stegman semble ici peu peiner à tenir le rythme, avec des graphismes moins soutenus que dans les trois premiers numéros. Surtout, le visage de Kaine est de moins en moins cohérent… En termes de logique, ceci n’est pas non plus sans poser de problème. Ce type est supposé être un clone de Peter Parker mais ne lui ressemble absolument pas (j’entends sur le plan physique, on aura bien compris que leur différence de philosophie vient de leur éducation). Qui plus est la Guilde a rencontré un barbu défiguré par la maladie et, pour une raison qui m’échappe, semble être capable de reconnaître Kaine… même s’il a totalement changé au niveau du visage ? L’épisode n’est pas désagréable mais on sent qu’il aurait pu aller un peu plus loin, avec un rythme plus soutenu. Bon point, par contre, pour la progression des personnages secondaires de la série, qui continuent de grandir à la vitesse « Grand V ». Même s’il peut y avoir des hauts et des bas dans les combats… Et après l’espèce de cyborg incendiaire des deux premiers numéros on se dit que le Scarlet Spider manque d’adversaires d’envergure, qu’il lui faudrait son équivalent du Green Goblin ou bien… du Jackal. Des adversaires plus durables, plus formidables, c’est le chantier qui attend Yost sur cette série s’il veut vraiment passer à la vitesse supérieure.
[Xavier Fournier]
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