Avant-Première VO: Review Shadow #2
20 mai 2012[FRENCH] Le Shadow (Lamont Cranston) et Margo Lane s’envolent pour l’Asie, toujours sur la piste du crime. Mais le vol ne va pas se dérouler sans encombre. Le III° Reich est bien décidé à se débarrasser de Cranston. Les méthodes du Shadow peuvent-elles agir dans un espace si confiné ? Garth Ennis sort le héros du cliché nocture et urbain, avec quelques défis à la clé…
Shadow #2 [Dynamite]
Scénario de Garth Ennis
Dessins d’Aaron Campbell
Sorti aux USA le mercredi 15 mai 2012
« Ombre » oblige, on du Shadow, grand-père de tous les super-héros nocturnes, l’image d’un personnage surgissant de la pénombre urbaine, un revolver dans chaque main tout en ricanant de manière hystérique. Même si certains auteurs ont parfois cherché à le sortir de ce cliché (et je pense en particulier à l’excellent version d’Andy Helfer et Kyle Baker chez DC Comics), nos attentes reviennent à cette image d’Epinal, à cette description iconique du Shadow. Une description que Garth Ennis nous avait d’ailleurs donné dans le premier numéro de cette nouvelle série de Dynamite, s’en sortant d’ailleurs très bien. Mais là, le scénariste fait volte-face et nous entraîne sur une fibre internationale plus en phase avec les romans d’origine, romans que le lecteur des comics connait sans doute moins. Lamont et Margo sont dans un avion et doivent résister du mieux qu’ils peuvent à une tentative d’assassinat. Mais comment s’enfuir dans un espace si fermé ?
Ennis ne fait pas dans la facilité. Il n’utilise pas à outrance le Shadow en costume, préfère sculpter un Lamont Cranston qui n’a certainement rien d’un samaritain lambda. A coups de petites phrases bien senties, l’auteur campe les personnages réguliers, cultive l’aspect rétro sans pour autant donner des mentalités guindées. Celui qui n’est sans doute pas à la fête dans cet épisode, c’est le dessinateur Aaron Campbell. Car il faut bien le dire, dessiner une ville rétro en renversant des tonnes d’encre pour signifier la nuit et s’éviter d’entrer dans les détails, c’est une chose. Représenter par le menu l’intérieur d’un avion des années 30 avec le décor nécessaire, c’est une autre paire de manches. Et puis il y a la chorégraphie nécessaire quand on orchestre un combat dans un petit avion. De ce fait Campbell livre ici un travail qui fait peut-être moins le poids que dans le premier numéro mais il faut dire que le défi est plus élevé. Avec la narration d’un Eduardo Rizzo, sans doute que l’épisode aurait une autre trempe. Mais d’un autre côté beaucoup d’autres dessinateurs se seraient égarés plus encore. Avec ce deuxième numéro on prend la mesure du travail de recherche qui attend Campbell. Cette série se veut fidèle dans son approche historique, peut-être plus encore que l’était Green Hornet: Year One. Et le dessinateur, dans ces conditions, n’est pas épargné. Mais ce Shadow de Dynamite continue d’intriguer. Curieux de voir où Ennis portera son Lamont Cranston…
[Xavier Fournier]