Avant-Première VO: Review Siege: Embedded #1

7 janvier 2010 Non Par Comic Box

[FRENCH] Avec un nouveau conflit qui démarre à l’intérieur de l’univers Marvel, l’éditeur nous ressort le concept de Frontline (déjà utilisé sur Civil War et World War Hulk) mais sous un titre différent. N’empêche qu’on retrouve bien le même Ben Urich qui reprend son bâton de pèlerin pour essayer de trouver la vérité. Mais la question, qui repose sur les épaules du scénariste, c’est « quelle vérité » ?

Siege: Embedded #1 [Marvel] Scénario de Brian Reed
Dessin de Chris Samnee
Sortie aux USA le mercredi 6 janvier 2010

Norman Osborn s’en va en guerre et dans son sillage suivent non seulement les Dark Avengers mais aussi les médias embarqués pour justifier l’attaque. En gros si vous vous souvenez de l’année qui a suivit le 11 septembre 2001 et des visions ahurissantes de militaires brandissant à la TV des fioles d’eau en expliquant qu’il s’agissait d’armes bactériologiques ou montrant des photos satellites de camionnettes détruites parce qu’elles « servaient à cacher des armes de destruction massive » pour lesquelles, là, il n’y avait aucune photo, vous aurez compris de quoi il retourne. Les journalistes « embedded », ce sont ceux qui se « couchent » et passent l’info sans filtre. Ceux qui se font promener par l’armée comme s’ils étaient dans le cadre d’un tour operator. D’ailleurs le débat est encore d’actualité ces temps-ci avec des questionnements sur le fait que des reporters prennent des risques en s’aventurant en dehors des « zones balisées ». Il y a donc quelque chose d’ambitieux dans le postulat de départ d’Embedded… Mais qui se résume finalement au bon vieux Ben Urich qui traîne ses pieds dans une autre direction. Au demeurant on pourrait se dire qu’Urich est le garant de la vérité puisqu’il n’obéit pas, lui, au méchant Osborn mais le propos se perd dans un certain romantisme. On se croirait un peu dans un sketch des inconnus où pour faire la différence entre les « bons » et les « mauvais » reporters il suffirait de juger de visu. Les mauvais embarquent donc avec Osborn, les bons eux préfèrent voir ailleurs tout en jurant ne pas vouloir se contenter d’une seule version.

Seulement Urich, en s’intéressant seulement à UNE version ne fait guère preuve de plus d’objectivité, paye des burgers à des gars accusés de terrorisme et oublie un peu vite qu’il s’est assis sur la vérité dans Civil War Frontlinee en promettant à Tony Stark d’enterrer l’histoire des bénéfices faits sur le dos des événements… Ou encore qu’il a accepté de financer son journal Frontline en recevant de l’argent sans savoir d’où il vient (ça va que le généreux donateur n’est pas maffieux mais ça Urich n’avait pas moyen de le savoir). Bref Urich reste ce cliché de journaleux sur le retour, promenant le même imperméable qu’il pleuve, qu’il vente ou que ce soit la canicule. Il y a des moments sympathiques (comme les circonstances de la rencontre avec le caméraman) mais globalement on a une sorte d’image d’Epinal qui me semble partie pour obtenir en gros les mêmes résultats que les précédentes mini-séries « Frontline ». Ce n’est pas mauvais de chez mauvais mais j’aurais été plus curieux de voir un Marc Guggenheim, plus procédurier dans ses descriptions des méthodes des personnages, s’attaquer à la problématique du journalisme dans l’univers Marvel. En gros, selon ce que vous avez pu penser des Frontline vous êtes fixé sur ce Siege: Embedded…

[Xavier Fournier]