Avant-Première VO: Review Sinestro #5

[FRENCH] La série Sinestro est-elle réellement dans le sillage des titres Green Lanterns ? Cullen Bunn rend tellement justice à un personnage fort que l’on peut réellement se demander si, de tous les utilisateurs de lanternes de DC, Sinestro n’est pas au contraire celui qui montre la voie, c’est-à-dire l’exploitation d’un cosmos qui, pour autant, n’empêche pas d’exprimer caractère.

Sinestro #5 [DC Comics] Scénario de Cullen Bunn
Dessin de Dale Eaglesham
Parution aux USA le mercredi 27 août 2014

C’était inévitable. Voici que le leader des Green Lantern, Hal Jordan, vient lorgner du côté de Sinestro pour mesurer le danger qu’il représente. Pour la jeune série de Cullen Bunn et Dale Eaglesham, c’est, l’air de rien, un examen de conscience… qu’elle passe haut la main. Sinestro (le titre) continue d’être tout ce que Red Lanterns veut être sans y arriver (sauf à l’occasion) ces trois dernières années. Cullen Bunn a pris exactement la même donne de départ que Milligan sur les Red Lanterns en 2011. C’est-à-dire le coup du chef dont l’autorité est en permanence remise en autorité par des lieutenants plus terribles. Mais Bunn réussit là où Milligan a échoué (en tout cas sur « Red »). D’abord parce que, il faut le dire, il a avec Sinestro un bien meilleur client qu’Atrocitus. Et ce numéro nous renseigne aussi sur la gestion de Parallax. Mais Bunn a su aussi réinjecter du sang neuf (la petite vanne de ce numéro sur Danzig m’a bien fait sourire) avec de nouvelles recrues, ne pas enfoncer une porte ouverte en se contentant de se reposer sur l’autre «lanterne jaune» majeure, Arkillo. Bunn a tiré une meilleure carte car, si l’on y regardait bien, Sinestro était responsable d’une bonne partie de l’âme des dernières années de Geoff Johns sur Green Lantern (depuis Sinestro Wars pour ainsi dire). Et ce nouveau face-à-face avec Jordan nous le montre aussi. C’est-à-dire pas seulement sur un plan physique (encore qu’il y a clairement un vainqueur) mais en matière de personnalités. Des deux, qui est le plus complexe ? Qui est le moins prévisible ? C’est Sinestro.

Si j’avais bien aimé la prestation de Rags Morales en « renfort » sur des épisodes précédents (sauf peut-être pour la couverture de ce mois, pas très inspirée), Dale Eaglesham continue de s’en tirer très bien…. Bien qu’à mon sens il ne soit pas vraiment aidé par des couleurs un peu trop pleines, comme si les ambiances ne variaient guère selon que l’on soit sur une planète ou dans l’espace. Bunn et Eaglesham sont focalisés sur leur série. Ils y mettent du leur. Et c’est sans doute pour cela qu’à bien des égards Sinestro me fait de plus en plus penser au Batman And Robin de Tomasi et Gleason. Dans les deux cas, ce sont des séries solides, qui tiennent leurs promesses et mériteraient d’être classées bien plus haut quand on les compare aux ventes des autres titres de leurs « écuries » respectives. À côté de Sinestro ? Même Green Lantern ne fait pas le poids, l’épisode le démontrant à plus d’un degré.

[Xavier Fournier]
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