Dessins d’Erik Larsen & Todd McFarlane
Parution aux USA le mercredi 18 mai 2016
A la suite de son précédent clash avec les forces « supérieures » et après un sacrifice (en un sens un double sacrifice même), Al Simmons est renvoyé sur Terre mais cette fois les choses sont très différentes et le personnage lui-même doit réapprendre à fonctionner selon de nouvelles règles. C’est un virage assez spectaculaire de la série, cette fois plus terre-à-terre, dans lequel Spawn lui-même n’est plus très sûr de ce qu’il peut faire ou pas, se construisant une sorte de nouvelle mission, une nouvelle raison d’exister. Le point pas très clair du scénario, sans doute, c’est comment d’un côté on nous dit qu’Al a refermé la porte des cieux et des enfers, coupant leur influence sur Terre… et comment dans le même temps il se prépare quand même à des attaques de ce côté. Mais cela s’explique sans doute par le fait que ces puissances trouvent toujours un moyen. Et en un sens peu importe. Ce qui caractérise ce numéro, c’est bien la réorientation totale du perso, qui annonce de nouvelles méthodes et un fonctionnement tout autre. En un sens, scénaristiquement, cela donne l’impression de lire du Kirby époque Demon, quand Jason Blood se distinguait un peu d’Etrigan. Dans tous les cas c’est une bouffée d’air frais.
« You’ve got some nerve, Al. Dragging me into this shit. »
Aux dessins, Erik Larsen joue cette fois dans un registre différent de l’arc précédent, puisque l’on est dans une atmosphère urbaine. En un sens – et ce n’est pas une surprise – il apporte beaucoup de choses de l’ambiance d’un Savage Dragon. Mais surtout dans ce numéro il lui faut redéfinir Al Simmons en lui donnant du caractère et une petite touche capillaire qui fait qu’on le reconnait forcément dans une page. Sur un plan plus scénaristique, la relation bien spéciale qui s’installe entre Al et une vieille connaissance est intéressante. A partir de là, les choses peuvent vraiment évoluer dans n’importe quel sens… Et c’est appréciable, dans une série qui avait le chic pour tourner en boucle. En un sens, c’est une mutation bien plus marquée que lorsque Jim Downing était devenu le nouveau Spawn mais pour faire les mêmes choses. Là, c’est tout l’inverse, c’est le Spawn classique qui se réinvente. Précisément le genre de choses que j’attendais avec l’arrivée de Larsen. Et maintenant ce souffle nouveau est là et bien visible…
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