Avant-Première VO: Review Starfire #1
13 juin 2015[FRENCH] Starfire a été particulièrement mal gérée depuis le reboot de DC en 2011 (dans Red Hood & The Outlaws), c’est peu de le dire. En quelques pages Amanda Conner, Jimmy Palmiotti et Emmanuela Lupacchino lui rendent de la personnalité, n’en font pas une sainte pour autant mais bien, enfin, un personnage exubérant et sain, un peu dans la lignée d’un Longshot au féminin.
Starfire #1 [DC Comics]
Scénario de Amanda Conner, Jimmy Palmiotti
Dessins Emmanuela Lupacchino
Parution aux USA le mercredi 10 juin 2015
Ces quatre dernières années, Starfire a particulièrement souffert sous la plume de Scott Lobdell, réduite – au mieux – au rang de pimbêche extra-terrestre, au pire à celui de personnage à la dérive dont deux héros profitaient sexuellement en toute connaissance de cause. Dans les deux cas ce n’était guère glorieux et un gâchis énorme. Starfire est un personnage connu (merci les New Teen Titans et les dessins animés) mais aussi une femme avec le caractère le plus défini de DC, juste après Power Girl. Enfin ça, c’était avant. Le chantier qui s’ouvre pour Conner, Palmiotti et Lupacchino, c’est donc rendre du caractère à Starfire… et ils y arrivent dès ce numéro, sans pour autant verser dans un excès de pudibonderie. Starfire démarre donc comme un soft reboot, qui n’est pas sans m’évoquer ce qu’Ennis avait fait en reprenant le Punisher et en ignorant royalement, à part une vague phrase, la première minisérie Marvel Knights (en enfer). Ici c’est pareil, les auteurs nous donnent les tenants et aboutissants du personnage, la boîte à outils pour la comprendre… en ignorant avec panache ce Red Hood & The Outlaws. En clair, si c’est votre premier comic-book de Starfire, vous n’avez rien manqué d’important et on fait un peu le ménage au passage. Et c’est justifié.
La Starfire de Conner et Palmiotti conserve cependant un côté volage, mais sous un angle différent. La princesse extra-terrestre est spontanée, ne possède pas vraiment de filtre et n’a pas les mêmes réserves sociales sur la nudité ou le flirt. Mais on est bien plus proche de Storm dans les premiers X-Men de Claremont et Cockrum, quand celle-ci se promenait nue dans les couloirs de l’académie sans penser « à mal ». La Starfire de Lobdell était une « biatche », celle-ci est une ingénue avec le baiser facile mais un parfum d’innocence bien plus manifeste. Je le disais en introduction, elle me fait penser à un équivalent du Longshot de Marvel. Là-dedans il ne faudrait pas sous-estimer le travail d’Emmanuela Lupacchino, absolument parfait pour donner à la série un ton semi-réaliste qui contre-balance l’aspect comédie de certains passages. Du coup, on récupère une Starfire fonctionnelle, qui a des choses à dire, à vivre, qui ne passe pas à la casserole mais pour autant ne s’habille pas jusqu’au cou. Cette Starfire là peut fonctionner dans le périmètre de l’univers DC et y apporter des choses, un angle, une personnalité que n’ont pas ses collègues. Cette Starfire là est fun, pas ridicule.
[Xavier Fournier]
Ouf! C’est vrai que Lobdell avait bien massacré le Perso dans son genre Marie couche toi là amnésique. :/
J’aurais appris un nouveau mot argotique américain aujourd’hui, merci 😉