Avant-Première VO : Review Station #3
20 septembre 2008[FRENCH] Cela va de mal en pis pour les 7 astronautes survivants, coincés dans une station orbitale qui, entre les accidents, les pannes et les sabotages avérés, part en morceau. L’ennui c’est que, coincés là-haut, ces naufragés de l’espace pourraient difficilement espérer changer de « radeau ». Dans l’avant dernier épisode de la minisérie l’équipage n’en est plus à se demander qui est la prochaine victime ou qui est l’assassin. Là, le problème de survie se généralise.
Station #3 [Boom !]
Scénario de Johanna Stokes
Dessins de Leno Carvalho
Sortie aux USA mercredi prochain (24 septembre 2008)
Entre les avaries et les pièges tendus par un mystérieux saboteur, l’équipage de la Station est à bout de nerfs et c’est bien compréhensible. Les gens sont soupçonnés les uns après les autres, dans un espace (paradoxalement) confiné. En un sens on comprend presque mieux ceux qui sombrent dans la méfiance que les rares membres de l’équipe qui se font encore confiance mutuellement sur des critères aussi flous que « tu as une bonne gueule, tu ne peux pas être l’assassin ». Cela dit – et la couverture le montre – dans cet épisode les enchères montent d’un cran avec un nouveau coup dûr.
Johanna Stokes mène bien sa barque dans ce récit conçu comme un storyboard de long-métrage. A part bien sûr (mais c’est un poncif des films catastrophes, c’est pas en soi-même un défaut de la scénariste) qu’à partir d’un moment on a l’impression que dès que les héros ouvrent une armoire murale ils découvrent au choix un incendie, un court-circuit ou un quelconque attirail de survie réduit en miette. Sans parler des astronautes qui se plantent dans leurs calculs à un moment où leur vie en dépend. Petite faiblesse aussi dans la toute première page où la scénariste et le dessinateur livrent une scène qui aurait pu être beaucoup plus prenante si on ne comprenait pas tout de suite de quoi il s’agît.
Malgré ces deux petites réserves, il me semble que ce troisième épisode est plus solide que le deuxième. Peut-être parce que non seulement il y a une nouvelle victime mais parce que le chaos devient de plus en plus spectaculaire et qu’à la fin on se demande vraiment où Stokes emmène tout son petit monde. On l’a déjà dit ici mais Leno Carvalho gagnerait à avoir un encreur ainsi qu’un coloriste plus punchy mais sous ces effets qui noient un peu ses traits, on sent du potentiel. Je serais vraiment curieux de voir son travail mieux finalisé car ses crayonnés semblent intéressants.
Il ne reste plus qu’un épisode de Station à découvrir et l’équipe créative n’a donc plus qu’une vingtaine de pages pour tirer les héros de ce (très) mauvais pas. Enfin, si Happy End il devait y avoir, ce qui reste encore à établir… Dans toutes les séries basées sur le suspens, l’important c’est la chute. Quand les héros se battent pour ne pas redescendre comme un boulet à travers l’atmosphère, il est certain que cette idée de chute prend une toute autre importance. Rendez-vous le mois prochain pour voir si oui où non Station tient ses promesses au final…
[Xavier Fournier]