Dessins de Miguel Sepulveda
Parution aux USA le mercredi 7 septembre 2011
Depuis des siècles (visiblement depuis au moins l’ère de Camelot), une organisation veille, défend la Terre contre les invasions et contaminations extra-terrestres, dirigée par un cercle très secret. Cette organisation, bien sûr, c’est le SHIELD de Jonathan Hickm… ah non désolé, c’est Stormwatch telle que revue est corrigée par Paul Cornell. On peut sentir que le scénariste a décidé de changer des choses dans le principe de base du titre et du groupe, lequel était dans le temps (version Wildstorm) sponsorié par l’ONU. Mais avec un nombre non négligeable d’équipes « black-ops » (Blackhawk, Men of War…) ou déjà liées à l’ONU (JLI) dans le relaunch (et sans compter les Thunder Agents), Cornell a du chercher une autre raison d’être à Stormwatch, tout en aménageant le fait que c’est déjà un peu Authority sans tout à fait l’être. Du coup, les crises affrontées seront sans doute moins « internationales » et plus cosmiques dans l’esprit. La preuve dans ce premier épisode où la Lune elle-même s’attaque à la Terre et qu’une mystérieuse entité annonce l’arrivée d’un danger plus grand (façon annonce de l’arrivée futur d’un pseudo-Galactus). On peut comprendre la logique scénaristique… si ce n’est que, forcément, Cornell ne dispose pas d’un Hitch ou d’un Quitely aux dessins. Miguel Sepulveda fait ce qu’il peut et on ne peut très certainement pas lui reprocher de ne pas être autre chose que lui-même. Mais le parti pris graphique est de représenter ça comme une histoire de super-héros là où il faudrait sans doute plus de grandiose pour installer la série.
Pour ce qui est de la grande question posée dès la couverture (à savoir : qu’est-ce que le Martian Manhunter fait là et est-ce que du coup cela annule tout son passé avec la Justice League ?), elle est vite tranchée. Surfant un peu sur ce que John Ostrander avait fait sur l’ancienne série mensuelle du martien, on nous apprend tout simplement que le héros mène différentes carrières parallèles (ce qui n’est pas illogique). Cornell injecte aussi quelques nouveaux membres « pensés » pour incarner le 3ème millénaire. Comme une héroïne qui personnifie la société de communication (et qui serait au « buzz » ce que Jack est aux villes et ce que le docteur était à la nature ?). Mais les nouveaux ajouts, à ce stade, restent peu charismatiques et on a du mal à les prendre pour autre chose que de la chair à canon, prête à être sacrifiée dans de futurs épisodes. Quand au rôle d’Apollo et du Midnighter, il est bien moins acquis que ce que la couverture tente de nous faire croire. L’essentiel de l’épisode étant passé à recruter (ou tenter de recruter) l’un d’entre eux. Dommage que la couverture nous « vende » d’avance que tous finiront par être intégrés, ça tue un peu le suspens. On regrettera aussi que l’effet du reboot fasse des dommages collatéraux au niveau du passé du groupe. Il me semble qu’Authority n’était pas la série la plus difficile à saisir et que les TPB se vendent encore très bien. A peu de choses près, ce nouveau Stormwatch fonctionnerait aussi bien si on nous expliquait que les personnages qu’on connaissait auparavant avait rejoint (ou étaient en passe de rejoindre) Stormwatch. Au lieu de cela, le reboot fait que les personnages ne se connaissent pas. Du coup on voit Jenny Quantum et ca revient à dire que ni Apollo ni Midnighter n’ont jamais rencontré Jenny Sparks. Mais ca revient aussi à annuler l’historique du premier couple gay marié de l’histoire des comics ! Vous me direz que de toute manière les mariages sont annulés en masse dans ce reboot global. Mais c’est assurément une maladresse. Pour autant la série Stormwatch n’est pas à jeter. Elle n’inspire pas le sentiment de déroute totale de Justice League International par exemple. Un lecteur qui découvrirait les personnages pour la première fois peut suivre l’histoire sans trop de problème, Cornell expliquant les choses au fur et à mesure. Stormwatch nouvelle formule n’est pas mauvaise mais manque par contre d’ambition. Du coup c’est un titre qui fera sans doute partie du « peloton » de DC alors qu’avec un peu plus d’acidité on aurait pu viser plus haut. Ce n’est pas une série qui donne envie de fuir… mais qui a encore des choses à prouver.
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