Dessin de John Romita Jr.
Parution aux USA le mercredi 23 juillet 2014
Le mois dernier, après avoir posté ma chronique et parcouru celles de quelques sites américains, je dois dire que je me suis demandé un instant si j’étais totalement passé à côté du sens de l’histoire tellement ils avaient l’air de penser qu’Ulysses venait d’une Terre alternative (?). Je ne sais pas où ils sont allés chercher ça mais ce deuxième épisode du run Johns/Romita Jr. éclaircit la chose, si besoin était. Ulysses est donc bien revenu au bercail, sur son monde d’origine, après des années d’exil. Et en gros Superman ne sait trop qu’en faire. Surtout que le nouveau personnage n’a aucune habitude des coutumes terrestres ou même du concept d’identité secrète. Ce qui complique relativement la vie privée de Kent. Geoff Johns canalise ici deux influences. D’abord, son Superman lorgne ouvertement sur celui des années 70. C’était déjà un peu le cas quand il écrivait Action Comics (avec ses références au film ou à la Legion of Super-Heroes de cette époque). Mais là les relations entre Superman et son « invité » me font penser à ce qui se passait quand des aliens débarquaient régulièrement à Metropolis pour tenter de se glisser dans la population. Ceux qui se souviennent de Karb-Brak sauront à quoi je veux faire allusion. Et pour les autres… vous en serez réduits à me faire confiance.
Le tandem Romita Jr./Janson me semble bienvenu sur la série dans le sens où il donne une certaine force visuelle au titre (reprenez les épisodes de ces trois dernières années et vous verrez que dans l’ensemble ce n’était pas folichon, que ça tenait du pilote automatique). Par contre – et c’est paradoxal – ce qui est dommage, c’est que Romita ne donne pas forcément quelque chose de distinctif à sa version du personnage. Je m’explique : quand il dessine Spider-Man ou Daredevil, l’artiste s’amuse beaucoup avec le langage corporel des héros. Par contre, dès que l’on passe aux « surpuissants », Romita Jr. n’a guère qu’une scénographie type. Son Superman vole ou frappe comme son Thor, comme son Sentry (vous me direz que c’est logique) ou comme son S.H.O.C. Il lui reste donc une marge de progression de ce côté-là pour établir l’attitude du héros, travailler ses poses, ses trajectoires, s’il veut vraiment laisser son empreinte.
En un sens Ulysses est un allié assez générique et – si l’on devait s’arrêter là – on serait tenté de dire « so what ? ». Mais le vrai travail de fond est mené dans l’arrière-boutique de la série, quand Johns en revient encore et toujours dans à la salle de rédaction du Daily Planet. On parle d’allié ? Perry White s’impose comme une ressource précieuse pour Clark. Mince. Il faut le dire et le redire. Perry White, le type que l’on s’est contenté de sortir comme un diable de sa boîte pour hurler « Kent vous êtes viré » depuis au moins 40 ans, retrouve une utilité. Là où les autres journalistes du Planet sont dans la posture et dans le « yaka », White devient le modèle du journaliste, une sorte de mentor et de conscience de Kent, ce dernier se tournant vers lui quand il a besoin d’un conseil. Johns travaille aussi Jimmy Olsen, qui devient sérieusement le Peter Parker de la rédac’, avec la même tendance à prendre des photos floues. Après les questions d’héritage du numéro précédent il y a là aussi une reprise en main, un sens nouveau qui apparaît. C’est là, dans les murs du Planet, que la refonte réelle se poursuit.
[Xavier Fournier]
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