Avant-Première VO: Review Superman #34

[FRENCH] Superman et Ulysses n’ont finalement pas des existences si parallèles que cela. Le Terrien, lui, a toujours sa planète d’origine… et des parents bien vivants. Mais il n’y a pas que là que les deux surhommes différent. Superman ne perd jamais patience, jamais espoir. Ulysses, lui, est un peu un « enfant terrible » doué des meilleures intentions du monde. Mais, justement, c’est ce qui pave la route de l’Enfer, non ?

Superman #34 [DC Comics] Scénario de Geoff Johns
Dessin de John Romita Jr.
Parution aux USA le mercredi 27 août 2014

Après deux épisodes, on s’était presque déjà habitué à la reprise en main par Geoff Johns de la vie de Clark Kent. Cette fois-ci Superman laisse de côté son alter ego pour mieux laisser de la place à la vie familiale d’Ulysses qui découvre, passablement surpris, que la frustration et le désespoir qui ont construit sa vie n’étaient pas fondés. Ses parents sont toujours vivants. Mieux : ce ne sont pas des monstres ou des « cas ». Ils l’accueillent à bras ouverts. Mais est-ce assez pour gommer une existence passée ailleurs, avec des codes moraux différents ?

J’aime bien Superman quand Johns lui donne une touche d’humanité. Cette fois, visiblement, c’est Ulysses qui occupe le devant de la scène, dans un épisode qui finalement fait très Marvel dans sa rage. Même le bad guy fait d’abord penser à un Doctor Doom de bas étage (avant que la fin, heureusement, lui donne une autre dimension avec un rebondissement qui n’est pas à se rouler par terre mais qui, dans le contexte, est bien efficace). Ulysses, avec ses airs de Superman dysfonctionnel, ne serait-il pas finalement plus près d’un Sentry ? Difficile à savoir. Peut-être que le crayon de Romita fait que l’on tend à chercher le rapprochement. Et puisque l’on parle du dessin, cette fois-ci il m’a semblé en deçà. D’une part à cause d’une mise en couleur un peu trop présente, ensuite parce que Romita représente ce qu’il sait faire (jusqu’ici c’est logique) sans prendre la peine d’essayer de se renouveler, malgré le renfort de Klaus Janson à l’encrage. Si bien que la « quatrième dimension » ressemble à un univers alternatif lambda, qui m’évoque plein de choses déjà vues avec JRjr chez Marvel sans qu’on y trouve, visuellement, la petite étincelle de surprise. Le bon point que l’on peut reconnaître à l’équipe créative, cependant, c’est de se donner la peine (pour l’instant) de nous donner de nouveaux visages et de sortir des sentiers battus façon Lex Luthor ou Doomsday. Mais j’ai quand même qu’il manquait à ce numéro un peu d’âme. Sans doute parce que, comme je le disais, la part de Kent y est très réduite…

[Xavier Fournier]

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