Dessin de Erik Larsen & Cory Hamscher
Sortie aux USA le mercredi 4 avril 2012
La proximité de Before Watchmen (récit apocryphe rajouté en remorque à une oeuvre d’Alan Moore et Dave Gibbons qui s’autosuffisait pourtant) invite à des comparaisons rapides. Après tout voici la suite d’un Supreme écrit en d’autres temps, à la fin du XX° siècle, par un Alan Moore travaillant alors pour Awesome. L’éditeur ayant mis la clé sous la porte, la fin de l’arc ne fut jamais à bien et Moore passa à d’autres choses (ABC). En 2011 voici donc Erik Larsen qui prend la suite en travaillant à clore les intrigues restées en suspens. Est-ce qu’Alan Moore soutiendrait l’initiative ? J’en doute mais ici on est clairement dans un autre registre que Watchmen, avec une histoire restée en suspens. Un peu comme si Watchmen avait été une ongoing et qu’en plus on était resté coincé à Watchmen #11. S’occuper de finir l’histoire n’est donc pas si iconoclaste que certains autres projets. Qui plus est la présence d’Erik Larsen est un gage de l’importance qu’Image donne au projet. Larsen est sérieux, régulier, énergique (son Savage Dragon, hélàs pas reconnu à sa juste valeur, le prouve numéro après numéro). Et ce Supreme #63 le prouve d’emblée. Certes, un Supreme #63 par Alan Moore et Chris Sprouse aurait fait des heureux mais en l’absence de cette « dream team », Erik Larsen & Cory Hamscher se révèle vite un second choix efficace.
On est en terrain de connaissance : On retrouve Diana Dane, Darius Dax, Suprema, Supreme… Et si bien sur ce n’est pas comme si Larsen avait dessiné la chose (il s’occupe surtout des layouts), Cory Hamscher instaure une ambiance finalement assez raccord avec certaines épisodes antérieurs de Joe Bennett. Et on retrouve des choses bourrées de références, un peu comme si l’imagination d’un Gardner Fox avait été retournée. Difficile de dire si le projet respecte à 100% ce que Moore avait en tête mais il est certain que la thématique reste la même, avec le même jeu métatextuel sur les liens entre fiction et réalité. Bien aimé de petites touches comme la mauvaise Diana, l’appel à la guerre totale et le choc à venir qui promet. Supreme #63 n’est pas le Supreme de Moore mais s’inscrit dans sa continuité, donnant un titre fort qu’il sera intéressant de voir s’installer sur la durée, pour voir ce que Larsen en fait sur le long cours. Seul petit défaut, il est certain qu’il faut bien avoir en mémoire ce qui a précédé et ce n’est en aucun cas conçu comme un premier épisode pour quelqu’un qui n’aurait jamais lu la série (un détour par un TPB s’impose alors). Mais c’est aussi imposé par l’exercice de style : une continuation ne peut pas être un redémarrage total. Un épisode solide en tout cas…
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