Dessin de Javier Pina
Parution aux USA le mercredi 6 août 2014
Wolf et Lady Weeds sont dans la nature (c’est le cas de le dire), dans une fuite en avant qui tient tout autant de l’attaque que de la retraite. Mais avant de se lancer à leur poursuite, Swamp Thing doit d’abord prendre le temps de dire au revoir à un allié, première victime de cette bataille. La scène, avec l’idée du livre, est assez bien sentie, comporte beaucoup de dignité et ménage quand même une place future dans la mythologie du titre, un élément que l’on pourra voir revenir à une date ultérieure. Là où cet arc peine un peu à passer la vitesse supérieure, c’est que tout cela se borne encore à « Je veux être calife à la place du calife », c’est-à-dire qu’encore et toujours les personnages luttent pour prendre la place d’Alec comme avatar du « Vert », comme si c’était une fin en soi. Et surtout une fin répétitive car cela fait des années que cela dure (c’était déjà le cas à la fin des années 90). Charles Soule n’en est pas totalement responsable, avec le temps cela fait pratiquement partie d’ADN du titre. Mais à force cela fait que les motivations pour s’attaquer à Swampy sont toujours les mêmes (là où les gens qui s’attaquent à un Superman ou un Batman ont quand même des motivations un peu plus larges). Soule donne pourtant beaucoup de noblesse à tout cela. Dans ce que j’ai pu lire comme « quête du remplacement » sur ce titre, ca fait partie des meilleures. Mais c’est juste un peu trop mécanique. On se consolera avec la juste punition qui va tomber sur les fauteurs de troubles et le peu de pitié qu’Alec est désormais enclin à accorder.
Soule n’est pas manchot et, comme je le dis, je pense qu’une partie des défauts est antérieure même à ce volume. Mais le dessinateur Javier Pina est un véritable muscle de l’histoire, avec une ambiance visuelle forte (rien que le look de Lady Weeds). C’est beau et efficace. Mais j’ai quand même l’impression que les deux auteurs n’ont pas pu finir l’arc au mieux de leur capacité, à plus forte raison parce que l’on a sur la fin, en oblique, ce « placement de produit » pour Future’s End qui tombe comme un cheveu sur la soupe. Ces histoires de « allez, une fois par an on arrête tout pour forcer les auteurs à adopter un thème qui n’a rien à voir avec leur série », c’est vraiment dommage et ça commence à être casse-bonbon…
[Xavier Fournier]
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