Dessin de Sean Phillips
Parution aux USA le mercredi 20 août 2014
On est la tête encore habituée à Fatale, série terminée il y a à peine un mois. On n’a pas encore pu faire le deuil. On serait plutôt à surveiller un éventuel épilogue, un épisode de plus. Mais les auteurs, eux, sont déjà passé à autre chose avec la satisfaction du travail bien fait. The Fade Out, c’est donc la même équipe créative mais, une fois encore, comme après Criminal ou Incognito, de nouvelles règles du jeu malgré une continuité dans la tonalité. Ed Brubaker et Sean Phillips aiment le côté « noir », le polar à la fois classique et classieux (ceux qui se souviennent de leur épisode d’Hawkman comprendront de quoi je parle). Les voici cette fois-ci qui lorgnent quelque part entre Mickey Spillane et James Ellroy. Fade Out a le « son » d’une balade de jazz, le goût de la bouche pâteuse, de la tête qui fait mal, du réveil difficile au mauvais endroit, au mauvais moment, avec cette impression gravée à l’arrière du crâne que l’on a fait quelque chose qu’on n’aurait pas dû. Et puis il y a cette fille immobile dans la salle à côté. Pour un peu Charlie Parish se retrouverait dans la même situation que Marv dans Sin City. Mais Charlie n’est pas Marv et cela fait toute la différence. Voici ce type habitué à louvoyer qui se retrouve dans une sale affaire, sans trop savoir s’il l’a fait… ou pas.
Ce côté « récit d’époque » fait qu’on pourrait facilement croire que tout cela appartient au même univers partagé que Fatale. Mais non le Fantastique n’a pas sa place ici. D’ailleurs si on regarde bien, si Phillips ne renie pas son style, il prend soin aussi à typer un peu l’ambiance pour ne pas en faire tout à fait la même chose. Chez Brubaker et Phillips, il y a toujours un type dans de sales draps. Charlie Parish n’échappe pas à la règle. Et lui aussi a croisé la femme qu’il ne fallait pas. Mais même sans cela sa vie comporte de véritables tiroirs. Le type qu’il croise à un moment n’a peut-être pas la fonction que l’on pourrait croire dans la série. Le Hollywood de 1948 est plein de faux semblants. Et pour un type qui cherche une vérité qu’il devrait être seul à connaître (mais dont il n’a plus de trace), la gueule de bois n’est pas prête d’être guérie. A lire avec du vieux jazz dans les oreilles. Le whisky est également permis mais est à consommer avec modération, à la différence de cette série qui, dès le premier épisode, promet de boire « cul sec » à chaque numéro.
[Xavier Fournier]
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