Dessin de Chris Sprouse
Parution aux USA le mercredi 17 Septembre 2014
Avec ce deuxième chapitre de Multiversity, on prend plus la mesure de la trame de Morrison pour ce projet. Un danger en cascade, comme des dominos tombant à travers le temps et l’espace. Le paradoxe est qu’il y a plusieurs niveaux de compréhension, que l’on tente de rapprocher les choses de The Multiversity #1 mais qu’en même temps le lecteur qui tomberait sur cet épisode sans avoir lu le chapitre précédent en retirerait quand même une expérience sympathique au premier degré. Normal : Morrison a construit ce monde sur l’archétype de Doc Savage. Du coup, il ne faut pas s’étonner que ce Doc Fat ressemble comme un proche cousin à Tom Strong, lui aussi dérivé de Savage. Et la présence d’un Chris Sprouse éblouissant dans les dessins (et qui mériterait décidément une tout autre reconnaissance dans le milieu des comics) fait le reste. Clairement, on est dans un truc à la Seven Soldiers, où chaque histoire est un maillon qui n’a pas totalement conscience de faire partie de la chaîne. Ce qui fait que l’on pourrait dire que l’histoire principale lancée précédemment (les héros réunis par Thunderer à bord du vaisseau du Monitor) n’avance pas du tout. En tout cas pas directement. Mais bien des personnages ont du charme. Si les Blackhawks sont assez anecdotiques, la gravité d’Immortal Man ou la névrose d’Atom sont des éléments assez captivants. On en reprendrait bien une louchée.
D’avance, beaucoup de gens avaient tiqué en voyant, dans les previews, cette Society confrontée à un danger multidimensionnel. Pour certains les rapprochements avec la Great Society entrevue dans les New Avengers. Mais en fait, c’est tout bête, les deux font référence à la JSA. Et ce n’est quand même pas à DC de s’excuser pour les ressemblances avec DC. Cela dit… Curieusement, des éléments de l’histoire m’ont fait penser à totalement autre chose. Ces références à une guerre de cinq ans, à la Society et à la confrontation entre les terres m’évoque un peu… Futures End et l’intrigue de la guerre contre Earth 2. Alors, je ne dis pas que Morrison pourrait s’amuser à faire référence à cette série en cours. Mais je me demande bien si ce n’est pas tout le contraire, si l’on n’a pas refait un coup à la Countdown (quand DC avait tiré des premiers scripts de Final Crisis les intrigues déformées publiées dans la maxi-série servie en préquelle). Et comme on sait que Morrison a écrit son script à l’avance… Ou bien c’est à mettre sur le fruit du hasard, du « zeitgeist », et en un sens cela sert encore plus la portée des écrits du scénariste. En tout cas, pour le numéro présent, cela fonctionne particulièrement bien en lecture autonome.
[Xavier Fournier]
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