Dessins de Hannibal King, Roberto Castro
Parution aux USA le mercredi 7 septembre 2011
Un justicier masqué urbain, terrifiant ses adversaires par son rire démoniaque et sa dentition vampirique… Le Spider est, thématiquement, un proche cousin du Shadow et un lointain ancêtre de… Spider-Man. Même Stan Lee le reconnaissait dans son livre Origins of Marvel Comics. Voici donc le Spider transposé en comics. Ce n’est d’ailleurs pas une première, d’autres éditeurs s’y sont essayés par le passé. Mais là où les précédentes tentatives s’efforçaient surtout d’accentuer le côté super-héros en collant, Moonstone s’en tient, s’accroche, aux racines pulp’s du personnage. C’est particulièrement manifest dans cette saga, « Blood Reign of the Thunder King », où le scénariste Martin Powell (Scarlet in Gaslight, The Phantom…) renforce encore le trait. Par exemple son criminel, le Thunder King, est une référence manifeste à un roman homonyme du Shadow. Et l’histoire insiste sur le rire hystérique du Spider, rémanence là aussi du Shadow. Graphiquement le titre repose sur un parti pris : une BD en tons de gris où la seule couleur existente est le rouge (ou éventuellement en lieu et place un rose plus discret). Dans le numéro précédent, cela fonctionnait plus ou moins selon les cases mais cette fois-ci, sous l’impulsion du dessinateur Hannibal King, le charme opère bien plus. King, d’ailleurs, sans être Mike Kaluta, canalise à l’évidence certaines influences de ce côté-là.
The Spider #2 est donc une bonne surprise, montrant une progression par rapport au premier (même si c’était marrant de revour du Pablos Marcos. A plus forte raison puisque le tout est livré sous une jolie couverture de Dan Brereton. Hélàs, l’histoire principale ne fait qu’une douzaine de pages, le comic-book étant partagé avec une autre « feature » elle aussi échappée des pulps, Operator 5 (par Gary Phillips et Roberto Castro). Je dis hélàs car j’en aurais bien pris un comic-book entier de ce Spider de Powell/King. Là dessus, Operator 5 n’est pas déshonorant mais moins typé, plus conventionnel. Ce second segment vient un peu brouiller les cartes (et se prête moins au jeu graphique du gris et rouge). Puis viennent une horde de publicités et, si chez les grands éditeurs je veux bien comprendre que les publicités sont une donné économique (qui aident à la vie des titres), ici il ne s’agit que de pubs « internes » à l’éditeur, donc qui n’aident pas la série sur le plan commercial. Et comme la beauté de ces pubs est inégale, on a une impression de remplissage… pour 3,99 $. Ce qui fait qu’on espère que « Blood Reign of the Thunder King » pourrait être réimprimé en TPB sous une forme plus autonome. En tout cas c’est le genre de titres qui devrait intéresser les fans de First Wave chez DC ou des Mystery Men de Marvel.
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