Avant-Première VO : The Stand: American Nightmares #1
9 mars 2009[FRENCH] La transposition en BD du roman « le Fléau » de Stephen King attaque son deuxième volume à travers cette nouvelle minisérie. Servi par les dessins de Mike Perkins, le comic-book inspiré par The Stand continue d’être bien plus captivant que Dark Tower tout en n’ayant rien de « figé ». Une fidélité dynamique, donc, qui dresse un portrait saisissant des principaux personnages…
The Stand: American Nightmares #1 [Marvel]
Scénario de Roberto Aguirre-Sacasa (& Stephen King)
Dessins de Mike Perkins
Sortie américaine le mercredi 11 février 2009
Dans « Le Fléau » une grande partie de l’humanité disparait, emportée en quelques jours par un virus artificiel ravageur. La première minisérie, « Captain Tripps », avait laissé la part belle à l’étape de l’épidémie. « The Stand: American Nightmares » débute alors que le gros de la maladie est passé. Il reste bien encore quelques « infectés » pour importuner certains des héros survivants mais globalement c’est l’impression de vide qui prévaut. C’est un moment assez distinct du roman d’origine qui m’avait frappé à l’époque où je l’avais lu mais aussi un des points d’orgue de l’adaptation télévisée inégale qui en avait été tiré il y a déjà longtemps (avec Gary Sinise et Molly Ringwald). Un moment que j’ai retrouvé parfaitement exécuté dans le comic-book (ou en tout cas fidèle à mes souvenirs).
Ca ne veut pas dire que tout ressemble forcément à ce que j’imaginais en lisant le roman mais fondamentalement les options prises par l’équipe créative ne sont pas hors-sujet. Je n’aurais pas vu tel perso si jeune ou si rondouillard mais objectivement ca ne contredit pas le contenu du roman et ca transmet très ce sentiment de lassitude, de nostalgie, qui intervenait à ce moment du livre, quand les survivants doivent en quelque sorte faire leur deuil de l’humanité telle qu’ils la connaissaient il y a quelques semaines encore… Je n’avais pas fait le rapprochement depuis mais The Stand, c’est un peu le Walking Dead de son époque (ou inversement d’ailleurs). Le tout n’est pas guindé et d’emblée j’y ai retrouvé l’ambiance de Stephen King (là où la chose me paraissait plus diffuse dans le Dark Tower dessiné par Jae Lee).
On ne peut décemment pas parler de l’histoire comme si c’était elle qui apportait la nouveauté dans cette adaptation fidèle. Ca ne veut absolument pas dire que Roberto Aguirre-Sacasa passe les plats. Il fait à mon sens les bons choix par rapport à l’œuvre de Stephen King. Mais forcément dans cette mise en images il est évident que l’enjeu repose pour une bonne partie sur les dessins. Mike Perkins s’en tire à merveille d’autant qu’il ne faut pas oublier qu’un des personnages, Nick Andros, est sourd-muet. Dans un livre, il est facile de décrire les pensées et les actions d’un tel héros, en passant par la voix du narrateur. Dans une BD, on n’a pas le même luxe. Roberto Aguirre-Sacasa aurait pu passer en « voix off » tout au long des scènes concernées mais il laisse au contraire agîr la narration de Perkins. Même quand on a lu le roman c’est donc une bonne manière de parcourir à nouveau cette histoire… Si on ne l’a pas lu, c’est une bonne occasion de la découvrir (encore que bien sûr il faudra commencer par le premier TPB).
[Xavier Fournier]