Avant-Première VO : Review Thor #601
21 avril 2009[FRENCH] La vie de château c’est du passé pour Thor, poussé à la porte d’Asgard par le nouveau monarque qui, de toute façon, a décidé que le temps de la migration était venu. Le royaume des dieux nordiques ne sera bientôt plus qu’une coquille vide tandis que les Asgardiens mettent le doigt dans l’engrenage qu’est Dark Reign. Un épisode de transition où JMS cultive certains dialogues au ton curieux si on les compare aux épisodes précédents, mais s’inscrivant peut-être dans une certaine tradition du Thor de Marvel…
Thor #601 [Marvel]
Scénario de J. Michael Straczynski
Dessins de Marko Djurdjevic
Sortie aux USA le 22 avril 2009
Curieux. Curieux que d’un coup un certain type de références culturelles « populaires » trouve son chemin dans la bouche de plusieurs personnages liés à cette série. Dans les premières pages, c’est Don Black lui-même qui montre des capacités de cinéphile connaisseur de films d’horreur. Plus loin, c’est l’un des principaux cerveaux de l’univers Marvel qui place une référence étrange à Wikipédia. Si vous ouvrez bien les yeux vous verrez même passer dans le décor une référence à Lost. Je dois dire que sur le coup j’ai été un peu surpris (et je ne suis pas le seul dans l’équipe de Comic Box à avoir « tiqué » sur ces détails) avant de réaliser – surtout après avoir revu le couple formé par William et son amoureuse asgardienne – qu’après tout Straczynski canalisait sans doute une certaine énergie déjà utilisée par Simonson sur le titre. Simonson, vous savez ? Ce type qui avait relancé le panache de la série en donnant des fusils automatiques aux guerriers d’Asgard et en montrant que les elfes ne supportaient pas les frites des fast food ? Il y a sans doute quelque chose du même ordre dans le Thor de JMS. C’est sous-jacent depuis le début de la série mais dans cet épisode cela me parait encore plus marqué. Et une fois qu’on en a pris son parti, ce n’est pas désagréable. Finalement la chose curieuse ce n’est pas que Don Blake devienne un geek de série B, le vrai truc étrange c’est qu’il nous aura fallu plus de 40 ans pour pour lui découvrir des goûts cinématographiques (comprenez que l’erreur était sans doute de ne pas assez donner d’épaisseur à Blake AVANT). Indice supplémentaire que cet effet de référence est tout à fait voulu ? La variant cover de l’épisode montre Thor en train d’écouter de la musique sur une sorte de simili-Ipod…
Le nœud de l’épisode, lui repose sur un faisceau d’événements apparemment très différents. Apparemment la mécanique de la métamorphose liant Blake et Thor s’est considérablement compliquée, tandis que Loki lui réserve encore quelques sales tours. Au premier abord on dirait bien que la plupart des personnages de la série se font promener par le dieu/déesse du mensonge mais le passage avec Balder me semble pouvoir se lire à plus d’un degré et le noble guerrier n’est peut-être pas le benêt qu’on pourrait croire. En tout cas il semble pratiquer une certaine ironie au deuxième ou troisième degré. « Miss Loki » ferait peut-être bien de se méfier. Tout comme le sort de William me semble promis à un certain rôle dans les événements. Thor #601 ne chamboule pas la donne. On n’y vois pas d’anciens Vengeurs ou la nature d’Asgard n’y est pas plus modifié que le mois dernier. Mais sous le dialogue et les diversions qu’il amène, il me semble que certaines petites graines émergent et qu’elles ne vont pas tarder à grandir, surtout celle concernant la révélation de Loki vers la fin… Côté dessin c’est Marko Djurdjevic qui œuvre. Je préfère quand même quand ce dernier est utilisé pour des scènes plutôt mythologiques, là où Olivier Coipel a su camper son Thor dans la modernité. Bref, je préfère quand c’est Coipel derrière les manettes mais, « faute d’Olivier », Marko Djurdjevic livre un travail efficace. Un ton donc un peu différent dans le vocabulaire des personnages mais la série ne perd pas son intérêt, même si ce mois-ci l’action est minimaliste…
[Xavier Fournier]