Avant-Première VO : Review Thunderbolts #128
18 janvier 2009[FRENCH] Annoncé de longue date comme le premier numéro du « new line-up », Thunderbolts #128 est avant tout la confirmation que le scénariste Andy Diggle est l’homme de la situation, capable de digérer la période Ellis et, à partir de là, lancer de nouvelles approches. Oh, et au passage il s’offre un guest très prisé en ce moment, un certain Barack Obama…
Thunderbolts #128 [Marvel]
Scénario d’Andy Diggle
Dessins de Roberto De La Torre
Sortie aux USA mercredi 21 janvier 2009
Profitant des dernières semaines de présidence de G.W. Bush, Marvel lui a collé sur le dos la nomination de Norman Osborn en tant que directeur du H.A.M.M.E.R. dans les divers one-shots survenus depuis Secret Invasion. Mais la maison U.S.A. ayant changé de direction (dans l’univers Marvel apparemment la prise de fonction d’Obama s’est déroulée la semaine dernière), le nouvel homme fort du pays tient à rencontrer son « bras armé » et… disons que Norman va être obligé de composer avec une hiérarchie bien moins compréhensive et qu’il va lui falloir la jouer fine. Vous pensiez qu’Osborn s’était débrouiller pour manipuler tout le monde, se racheter une conduite et éliminer tous ceux qui « savaient » ? Faux, il reste quelqu’un qui est au courant et qui, deux fois pire, non seulement a la confiance du Président mais en plus possède une preuve…
Norman Osborn étant devenu à l’univers Marvel ce qu’Iron Man était l’an dernier, l’exploit de Diggle n’en est que plus remarquable. Il extrapole aussi bien sur les approches de Warren Ellis que de Brian Michael Bendis pour présenter un Norman qui est dans la lignée du psychopathe qu’on connaît… mais qui n’est pas que ce malade mental qui assure le show. Il faut bien dire une chose, ces derniers mois Osborn a semblé profiter d’un coup de chance. Un coup de feu tiré au bon moment lui a assuré la réussite. Mais pouvait-on pour autant le qualifier de machiavélique pour autant, lui qui finalement n’avait fait que profité d’un concours de circonstances ? Le Norman ricanant dans son bureau des Thunderbolts, « buguant » dès qu’il entendait le nom de Spider-Man pouvait-il vraiment faire illusion devant les grands de ce monde ? Après avoir lu ce numéro, le doute n’est plus permis. Diggle rend au personnage son statut de génie maléfique, faisant des épisodes de l’année écoulée des pièces de puzzle qu’il suffit d’assembler dans le bon ordre. Thunderbolts s’impose du coup comme l’autre face d’une pièce qui comporte aussi les Dark Avengers. Les deux séries deviennent du coup totalement complémentaire. Dans « DA », Osborn assure sa promo. Dans Thunderbolts, il s’arrange pour que le ménage soit fait. Et comment !
Le personnage sur la dernière page n’est pas en lui-même une surprise… Mais c’est là qu’on comprend parfaitement le plan d’Osborn, que la dernière pièce du plan tombe en place. A partir de là, que dire du « nouveau line-up » ? D’une part qu’on ne le rencontre pas entièrement pour l’instant. D’autre part que dans ce contexte le sens de la série l’emporte sur sa distribution. Les membres des nouveaux Thunderbolts sont avant tout des pièces à déplacer sur l’échiquier d’Osborn. Ce n’est pas leurs pouvoirs ou leurs états d’âmes qui importent (encore qu’un certain héros de très petite taille y est cabotin à souhait et qu’on appréciera son talent pour trouver des cachettes), le tout l’emporte sur l’individu. Ce qui fait que – sauf erreur – tout le monde peut être sacrifiable dans ce contexte. Les mois qui viennent devraient être riches en rebondissements s’ils sont tous du même tonneau. Et on ne s’en plaindra très certainement pas ! Il fort le Diggle. Aussi fort que son Osborn. C’est dire !
[Xavier Fournier]