Avant-Première VO : Review Titanium Rain Double Size #2
3 novembre 2009[FRENCH] En 2031, le monde a basculé encore plus dans la guerre et les pilotes de chasse de l’armée américaine distribuent une mort sur fond de technologie de pointe. Titanium Rain, curieuse minisérie d’Archaia touche à sa fin d’une manière plutôt abrupte. Un curieux projet qui mélange graphisme ultra-réaliste, infographie et photographie à peine retouchée.
Titanium Rain Double Size #2 [Archaia]
Scénario de Josh Finney
Dessins de Kat Rocha
Sortie aux USA le mercredi 4 novembre 2009.
Comment vous définir Titanium Rain ? Mélangez la série TV les Têtes Brulées, les films Starship Trooper, Furtif et un peu des Chevaliers du Ciel et vous tomberez assez près de ce qu’est ce comic-book qui se distingue dès la première page par les « dessins » de Kat Rocha. Pour parler des visuels il faut en effet distinguer deux types de scènes dans cette série. Dans le premier, les auteurs arrivent à représenter la tension de combats militaires (qui plus est, de combats aériens), ce qui mine de rien n’est pas un mince exploit quand il s’agit de poser tout ça sur une page de comic-book. Scénariste et artiste se débrouillent pour véhiculer un vrai sens de la tension, avec une ambiance de tourelles, de blindés et d’avions futuristes qui lorgnent sur des effets à la Adi Granov.
Tout ça s’engagerait plutôt bien s’il n’y avait pas le deuxième type de scènes, à savoir celles qui mettent en scène des dialogues de personnages à terre, entre deux batailles. Et là, on n’est plus tout à fait dans la même cour puisqu’on a surtout l’impression de regarder des photos à peine recolorisées à Photoshop. On est clairement plus dans le cadre d’un roman-photo que d’une BD (en tout cas sur ces parties-là) et si cela pourrait passer sur deux ou trois cases espacées, l’effet n’est pas très intéressant quand il s’étale sur plusieurs pages de suite. Certains passages m’ont fait repenser au travail de Didier Eberoni dans les années 80. Sauf que lui le faisait à une époque où le photomontage ne passait pas par la pirouette du scanner et où il ne suffisait pas d’avoir coincé quelques amis un après-midi pour tomber les planches de la moitié d’un comic-book. Dans le cas d’Eberoni, il y avait une démarche. Ici, ça sent plutôt le raccourci… Après, tout n’est pas forcément à jeter. Je veux bien reconnaître à Kat Rocha un certain talent dans le storytelling et dans l’agencement des photos mais cette partie là (ressemblant aussi un peu à du Greg Horn des années 90 sur sa série J.U.D.G.E.) plombe un peu l’exploit que j’avais pu noter sur les scènes de combat. Titanium Rain reste un comic d’un « genre » militaire futuriste assez peu utilisé dans la BD américaine ces temps-ci (War Heroes étant le principal exemple venant à l’esprit) et l’effort est louable. Dommage que certains choix visuels atténuent l’effet qu’on était en droit d’attendre. Idem pour la conclusion, qui tombe un peu à plat puisqu’on n’est pas supposé attendre d’épisodes futurs. Une curiosité, donc, mais le lecteur aura quand même tout intérêt à feuilleter avant achat car ce photo-réalisme n’est sans doute pas du goût de tout le monde…
[Xavier Fournier]