Avant-Première VO: Review Uncanny Avengers #5
24 juin 2015[FRENCH] Uncanny Avengers baisse le rideau pour cause de Secret Wars, avec un cinquième épisode qui achève ouvertement la structuration de la « nouvelle » généalogie de Scarlet Witch et Quicksilver mais dont la vraie fonction est, peut-être, d’amener Vision dans le giron de Remender.
Uncanny Avengers #5 [Marvel Comics]
Scénario de Rick Remender
Dessins de Daniel Acuna
Parution aux USA le mercredi 24 juin 2015
Les Américains parlent de « mensonges blancs », qui ne seraient pas vraiment à ranger avec les « vrais » mensonges dans le sens où les « blancs » seraient proférés non pas pour manipuler la personne concernée mais pour son bien, pour qu’elle continue d’ignorer un fait qui lui ferait mal. Quand on y regarde bien, Rick Remender a construit l’architecture de son cycle Uncanny X-Force/Uncanny Avengers avec des gens qui mentent pour les meilleurs intentions du monde. Et en général, cela leur revient dans la figure après. Ici, bien sûr, il s’agît de finir d’expliquer les choses sur Pietro et Wanda mais aussi de ramener tout ce petit monde sur Terre. Sans oublier de trouver une nouvelle trame puisque les Uncanny Avengers ne sont plus réellement « l’Unity squad » du précédent volume (à plus forte raison puisque deux personnes ne sont même plus des mutants).
Qu’on ne s’y trompe pas, il y a des choses qui font « forcées » dans ces cinq épisodes, imposées par une logique qui n’a rien à voir avec les comics. Un peu comme si l’on tentait de faire rentrer un pied dans une chaussure d’une autre pointure. Néanmoins, tout n’est pas à jeter : Il y a en particulier deux vedettes dans ce dernier numéro de cette courte série, qui ont en commun d’être des personnages que Remender vient de récupérer, qui étaient jusqu’ici étrangers à son réseau de machinations initiées depuis au moins Uncanny X-Force : Quicksilver et… Vision. Non, cette pauvre Wanda reste égale à elle-même. Quand elle ne chioune pas après l’identité de ses parents, elle a toujours la perte de Wonder Man ou la peur de retomber du côté du chaos. D’ailleurs, la fin est assez croustillante (sauf, j’imagine, pour quelqu’un qui serait vraiment fan de Scarlet Witch). Remender donne un monologue assez (re)fondateur à Pietro, qui rebondit véritablement sur les événements récents pour réévaluer sa vie. Et il fait aussi de Vision son porteur de « mensonge blanc », une sorte de morale de toute l’histoire, qui souligne que certaines personnes ne sont (peut-être) pas faites pour connaître la vérité. Je pensais vraiment que Rogue ou Sabretooth auraient des rôles plus stratégiques dans cette saga. Et curieusement un chouchou de Remender comme Dr Voodoo est réduit au rang de gimmick (Captain America, j’imagine que l’auteur part du principe qu’il a plus de place ailleurs pour le détailler). Mais Vision en sort réellement bien géré. Mieux qu’il l’a été, sans doute, depuis les années 90. Quicksilver et Vision, sous la houlette de Remender, ont le potentiel pour être les Alex Summers d’un futur volume d’Uncanny Avengers. Si ce n’est, bien sûr, qu’à l’heure actuelle on ne sait pas officiellement si la série reviendra à l’automne ou si, le cas échéant, les auteurs seront les mêmes. Il y a des choses qui font grincer dans cet arc, assurément, mais il y en a d’autres qui sont très prometteuses pour l’avenir…
[Xavier Fournier]