Dessin de Kris Anka
Parution aux USA le mercredi 30 juillet 2014
Finalement les Uncanny X-Men passent leur temps à faire l’aller-retour entre l’académie Jean Grey et leur cachette dans le complexe Weapon-X. Pratiquement pas un arc sans qu’ils retournent sur les terres de leur première école. En fait les Uncanny X-Men se définissent surtout par rapport à cette école, n’ont pas coupé le cordon. Cette fois la raison est pourtant justifiée puisqu’il s’agît d’assister à la lecture du testament de Charles Xavier. Et, ne vous y trompez pas, malgré ce que la couverture peut laisser entendre, Dazzler et son nouveau look n’y tiennent qu’une place mineure. Je suis un peu déçu par çà d’ailleurs car Bendis a mis le personnage dans une situation traumatisante mais intéressante. D’habitude quand un héros change de look et de comportement, c’est bien souvent un caprice d’auteur à peine justifié. C’est encore pire pour les héroïnes, souvent prises du syndrome « Janet Van Dyne » (« j’ai totalement changé d’apparence et même de comportement du jour au lendemain mais c’est normal car je suis une femme »). On a bien vu les conditions qui ont vu Miss Blaire décider de tirer un trait sur sa vie. Mais cela demanderait quand même un peu de dialogue pour justifier qu’elle soit plus dans le camp de Cyclops que de Wolverine (elle a l’air d’être remontée contre eux sans que les raisons soient expliquées). Ceci dit on sait que Dazzler a une dent contre Mystique et – je ne fais pas trop de souci – l’arc en cours devrait lui permettre de repasser au premier plan.
Ce qui est peut-être rageant c’est de voir la place réservée à la montée en puissance du nouveau mutant… sept pages alors que ce n’est pas sa première scène et que ce passage aurait pu être utilisé sur moitié moins de place (même si le personnage est appelé à un rôle important). Sept pages, c’est le tiers d’un numéro, ca mange du temps d’introspection pour les autres personnages et c’est un peu dommage (cependant je dois dire que la capacité d’Anka a dessiner une Maria Hill compatible avec les comics mais qui a aussi des airs de Cobie Smulders m’a amusé). Encore que, dans la place restante, il y a des choses intéressantes de dites (par exemple le choix subconscient de Scott en matière de Q.G.). Mais je ne peux pas dire que je suis franchement ébloui par le dessin de Kris Anka. Dans l’absolu ce n’est pas un mauvais dessinateur mais je ne pense pas que son style convienne à la série. J’attends autre chose des Uncanny X-Men, à plus forte raison si l’on veut nous vendre cet arc comme important. Reste le nerf de la guerre, le début de révélation qui marque la fin de cet épisode. Et là Bendis utilise judicieusement Emma Frost, la x-woman qui n’a rien à fiche de l’héritage de Charles Xavier, comme « voix-off » pour enfoncer le clou. Il y a tout un pan de l’existence du Professeur X que l’on ignore (on se souviendra de la scène de la naissance de son enfant il n’y a pas longtemps) et qu’on va maintenant creuser. Une chose, cependant, le logo Original Sin trône fièrement sur la couverture et franchement le rapport s’arrête à la notion de secret. Il n’y a pas l’ombre d’une connexion entre cette histoire et Original Sin, pas même un « au même moment » où une trace de l’implication des X-Men dans ce crossover (ce qui, vu le rôle d’Emma Frost, est un peu dommage). On dirait que Bendis n’est pas très joueur quand ce n’est pas lui qui est aux commandes du crossover. Et c’est un peu dommage car il y aurait des choses à creuser. Ceci dit, à l’inverse, je crois que c’est la première fois qu’il fait autant référénce à la composition des Amazing X-Men. Reste qu’avec la scène finale, Bendis tient son monde en haleine.
[Xavier Fournier]
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