Dessins de Greg Land
Parution aux USA le mercredi 21 septembre 2011
On a pu le voir le mois dernier, les X-Men étaient prêts à sacrifier Illyana en en faisant la nouvelle émissaire de Cyttorak, sur le ton de « quitte à être damnée… ». Les choses ne se sont pas passées comme prévu et c’est un Juggernaut nouveau bien différent de celui que Cyclops attendait qui émerge pour combattre Cain Marko. A partir de là la bataille s’engage et on a déjà tout le loisir de se demander si le remède n’est pas pire que la maladie. Autant l’évoquer carrément puisqu’il est en gros sur la couverture, l’avatar de la destruction est désormais Colossus. Un Colossus ivre de chaos, qui perd de sa naïveté et nul doute que certains viendront nous dire que c’est un signe représentatif de la perte de l’innocence des comics. Mais je suis d’un autre avis. Il faut dire ce qui est, voilà des années que les scénaristes n’ont rien fait de Colossus, à part appuyer sur un bouton « mort/résurrection » pour mieux le faire revenir dans les bras de Kitty. En gros une boucle pour le ramener à ce qu’il était en 1981 à l’époque de Byrne. Une régression. Le contraire d’une évolution. Certes maintenant c’est un bad boy, un peu comme un Superman qui aurait mangé de la Kryptonite Noire mais au moins le fait de le mettre en position délicate le ramène au centre des événements. Par la force des choses on sait que les mois qui viennent devront forcément gérer les choses et que ceci ouvre la porte pour que Colossus ne soit pas toujours coincé dans la même boucle. Il passe du côté obscur, d’accord, mais c’est à mon sens pour mieux le mettre en évidence…
Là où le scénario de Kieron Gillen est percutant c’est que Fear Itself précipite des déséquilibres qui étaient déjà là, potentiellement, mais jamais, jusqu’ici, de manière explicite. Les rapports de Cyclops avec la maire de San-Francisco, en particulier, sont particulièrement révélateurs d’un ton renforcé, d’une équipe déséquilibrée. Depuis une quarantaine d’épisodes on pouvait essayer d’imaginer ce que les humains du coin pensaient du voisinage de Namor ou de Magneto à quelques kilomètres de chez eux. Cette fois, là scène avec Cyclops (mais aussi celle avec Emma) renforce la dangerosité, l’instabilité des mutants. L’épisode tout entier pourrait être titré « avec des amis comme ça, pas besoin d’adversaires… » et préfigure un véritable « pont thématique » avec Schism. Le moment final où Scott ouvre la porte, qui révèle un de ces co-équipiers, est hautement symbolique. Finalement lequel des deux suit l’idéologie de l’autre ? Les frontières deviennent de plus en plus floues et Uncanny X-Men, il faut bien le dire, gagne considérablement en intérêt. Le prochain relaunch devrait sans doute encore accélérer la tendance…
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