Avant-Première VO: Review Velvet #10
25 avril 2015[FRENCH] Velvet #10 ne marque pas seulement la fin d’un arc (et donc d’un TPB à venir) mais bien un tournant dans la série puisqu’une phase de doute apparaît pour l’héroïne. Et si quelqu’un d’autre était mieux préparé qu’elle dans cette machination ?
Velvet #10 [Image Comics]
Scénario d’Ed Brubaker
Dessins de Steve Epting
Parution aux USA le mercredi 22 avril 2015
C’était la ligne directrice des premiers numéros. Velvet n’est pas qu’une secrétaire et même une fois passée la phase initiale (quand ses poursuivants ignorent son CV), les agents secrets lancés à ses trousses n’ont cessé de la sous-estimer sous prétexte qu’elle est une femme. Velvet, ce n’est pas Spider-Gwen ou Batgirl mais c’est sans aucun doute une des séries les plus féministes du moment, bien qu’elle soit rarement considérée sous cet angle (je pense que l’âge de l’héroïne, dans un milieu qui tend au jeunisme, l’éloigne du radar d’un certain nombre de commentateurs). Mais à la longue l’excellence du personnage pourrait poser un problème si, en face, il n’y avait que des gens qui restent bouche bée quand elle plane avec sa combinaison.
Ces derniers épisodes, Brubaker et Epting ont déjà inversé la tendance en confrontant Velvet a une source qui dispose de plus d’informations qu’elle, capable de la « promener ». Dans Velvet #10, le changement est tangible. Sans rien perdre de sa force ou de sa volonté, la vedette de la série se retrouve dans une situation où le camp opposé a toujours deux ou trois coups d’avance sur elle. Ed Brubaker et Steve Epting, sans rien sacrifier à ce qui fait la série, trouvent ici le moyen d’entretenir et même d’accroître le suspens. Epting reste d’une redoutable efficacité et régularité pour ce qui est d’évoquer une ambiance noire et rétro. Brubaker, lui, montre qu’il peut sacrifier ses pions au moment où l’on s’y attend le moins, pour conserver l’intensité de l’histoire. Velvet #10 montre à quel point les choses restent ouvertes, ne s’arrêtent pas à un ou deux arcs avant de se perdre en route. En tout cas à ce stade, les auteurs n’abandonnent rien et rebondissent de manière à ce que l’on attende avec impatience la prochaine étape.
[Xavier Fournier]