Dessin de Charlie Adlard
Parution aux USA le mercredi 9 juillet 2014
Il faut reconnaître à Robert Kirkman une qualité (parmi d’autres) : Être capable de nous angoisser à travers des personnages que, pourtant, nous connaissons depuis des années. D’habitude, dans une série sur le long terme, on s’adapte au point de vue du héros principal. En mode « caméra embarquée », on compatit forcément à toutes les décisions qu’il prend. À plus forte raison parce que bien souvent le héros ne va pas au-delà d’un certain code de conduite. Même si on ne partage pas l’avis de Bruce Wayne, de Peter Parker, parfois même d’un tueur de masse comme le Punisher ou Lobo, on sympathise avec eux. Avec Walking Dead c’est une autre paire de manches car même si on apprécie Rick, Andrea et les autres, il y a régulièrement ce vif rappel que même si l’on ressent un sentiment d’empathie, on n’aimerait pas pour autant croiser le chemin de ces gens. C’était manifeste dans la version TV, au moment où la clique de Rick faisait plus peur que le tout-venant des habitants de Woodbury. On a pu le voir aussi de temps à autre péter un câble dans le comic-book. Mais enfin bon cette fois le voici à la tête d’une relative utopie, donc tout baigne. Non ?
Non. Kirkman et Adlard nous tiennent sur les charbons ardents en nous montrant à quel point les personnages restent capables de sortir de la route. C’est manifeste avec l’introduction de nouveaux héros qui regardent les « anciens » avec un point de vue neuf. Et qui n’ont pas forcément de raison de prendre leur parole pour argent comptant. Mais même nous, lecteurs, portons ce regard nouveau car… les personnages ont changé. Les ressorts ne sont plus les mêmes. J’ai longtemps cru qu’il n’y avait guère que deux issues possibles à cette série. Soit elle s’achèverait avec Rick devenant un zombie, soit Carl grandirait pour devenir un émule du Governor ou de Neggan (et les personnages ne se sont pas gênés pour souligner que le garçon finirait comme cela). Aujourd’hui ? Je n’en suis plus si sur. Parce que, avec la nouvelle page vierge que Kirkman s’est offert au #127, beaucoup plus de choses deviennent possibles (en tout cas potentiellement). On ne sait pas qui va craquer d’une page à une autre. Et, lancinant, revient ce sentiment : on aime suivre les mésaventures de la communauté de Rick. Mais on n’aimerait pas les croiser. Non. Peut-être aussi parce que leurs failles les rendent plus crédibles et nous disent qu’on ne finirait sans doute pas mieux qu’eux.
[Xavier Fournier]
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