Avant-Première VO: Review Walking Dead #146
13 septembre 2015[FRENCH] Alors que les communautés sont sous le choc, Rick a d’une certaine manière la pire des places. Il doit canaliser la colère et le chagrin de ses ouailles. Et comme il ne choisit pas la voie la plus facile, plusieurs rancunes s’éveillent. Rick a choisi le mauvais moment pour tenter de calmer les gens.
Walking Dead #146 [Image Comics]
Scénario de Robert Kirkman
Dessins de Charlie Adlard
Parution aux USA le mercredi 9 septembre 2015
Robert Kirkman est un adepte des montagnes russes. C’est d’ailleurs sans doute ce qui fait la réussite de titres comme Walking Dead, Outcast ou Invincible. On peut, sans prévenir, passer d’un épisode d’une rare violence à un moment de calme. Mais là, après deux épisodes de pression, où les tambours de guerre se faisaient entendre pas si loin, voici qu’à nouveau l’auteur donne une sorte de coup de frein. Et du coup, Rick va de groupe en groupe pour essayer de calmer les passions. Il ne veut pas frapper maintenant et attendre son heure. Cela donne parfois des moments intéressants (la couverture, d’ailleurs, vous mettra un peu sur la piste) Mais l’ennui, c’est que c’est une phase de Rick que nous avons déjà croisé dans la série, quand l’ex-policier faisait mine de la jouer calme face à Negan, récoltant du coup le mépris de ses proches. Là, la chose fait donc un peu déjà vue. Et puis il y a aussi ce confort personnel du héros, cette fois pas touché dans sa chair, qui recommande à ceux qui l’ont été de la jouer calmos. Du coup, on peut se demander si les critiques qu’on lui fait ne sont pas fondées. Rick ne veut pas la guerre, d’accord. Mais enfin à un moment la décision ne lui appartient déjà plus, Alpha a passé le Rubicon.
En dehors d’une rencontre orageuse avec une vieille amie, l’épisode est donc relativement calme, à plus forte raison parce que les premières pages sont silencieuses, tandis que la communauté absorbe le choc de ces funérailles. En gros, on peut dire que les gens d’Alexandria et des alentours ont leur 9/11 et qu’ils attendent une réponse. Rick pourrait la jouer G.W. Bush mais préfère temporiser. Sur le plan graphique, cela laisse à Adlard le soin de remplir les pages avec des attitudes qui se doivent d’être, pour la plupart, passives mais également tendues. Le dessinateur y arrive bien (la preuve avec l’expression, par exemple, de la dernière page). Le fossé qui se creuse entre Rick et certaines relations sera intéressant à suivre sur le long court. Mais pour le coup, il y a quand même une petite déception que les choses ne soient pas déjà un poil plus épiques, vu les événements.
[Xavier Fournier]