Avant-Première VO: Review Walking Dead #150
17 janvier 2016[FRENCH] L’autorité de Rick Grimes est sérieusement remise en cause après les attaques des Whisperers. Au point que certains citoyens en viennent à se dire qu’ils seraient mieux avec un autre chef et qu’il convient donc d’éliminer celui-ci. Rick doit alors la jouer fine s’il veut d’une part survivre à l’attaque physique mais aussi, à un autre niveau, reprendre le dessus dans la communauté.
Walking Dead #150 [Marvel Comics]
Scénario de Robert Kirkman
Dessins de Charlie Adlard
Parution aux USA le mercredi 13 janvier 2016
Le dessin de Charlie Adlard mène véritablement cet épisode, alors qu’on prend la mesure de sa progression artistique de ces dernières années. Il y a la fois quelque chose de très expressif, de très dépouillé, centré sur les personnages et leurs postures et par ailleurs un certain lyrisme du détail (typiquement : les effets de feuillage pendant la scène de l’attaque ou les éléments des pavillons). Alors que dans le contexte actuel, beaucoup de dessinateurs se contente d’un angle pour symboliser une pièce, laissant un coloriste se charger des textures, ici ce n’est pas possible. Adlard rivalise avec un Jim Cheung dans la manière de peupler la case avec des traits et des éléments certes anecdotiques mais qui « peuplent » véritablement l’ambiance.
« We have lost people in a way that reminds us of those early days. »
C’est donc Walking Dead n°150 mais ne vous attendez guère à un effet d’anniversaire. L’épisode de cette semaine n’implique pas un fait aussi marquant que la mort de Glenn ou la chute de la Prison. Scénaristiquement Kirkman est toujours dans la préparation du clash à venir. Et je dois dire que la situation génère deux impressions contradictoires. D’un côté c’est plutôt bien de ne pas céder à la tyrannie des nombres, de ne pas déclencher les choses parce qu’on arrive au #150 alors que les auteurs ne le sentiraient pas. De l’autre, quand même, j’ai impression que les choses traînent un peu en longueur et qu’on cherche à gagner encore du temps. Pour autant que les choses ne soient pas aussi spectaculaires qu’elles pourraient l’être (même si l’attaque de Rick est épique), il faut quand même reconnaître à Kirkman le fait d’être entré dans une véritable parabole sur le pouvoir et la politique. Comment un chef peut-il répondre à la terreur extérieure alors qu’il subit la pression de son peuple ? En donnant à ce dernier un os à ronger. Il y a là des choses qui font écho avec des évènements qui se passent de nos jours des deux côtés de l’Atlantique…
[Xavier Fournier]