Avant-Première VO : Review Warhammer: Crown Of Destruction #1
4 octobre 2008[FRENCH] Même si vous n’avez jamais joué à Warhammer de votre vie, Crown Of Destruction est très abordable. Assez rapidement – pour ne pas dire instantanément – on est à l’aise dans le scénario de Kieron Gillen, qui présente quelques archétypes solides. En quelques petites touches, il dresse le portrait de ses personnages et de son environnement et ça, c’est bien. Malheureusement Gillen a un handicap de taille: Dwayne Harris livre des dessins particulièrement pauvres. Et les couleurs, aïe aïe…
Warhammer: Crown Of Destruction #1 [Boom!]
Scénario : Kieron Gillen
Dessins : Dwayne Harris
Sortie aux USA mercredi prochain (8 octobre 2008)
Kieron Gillen a réussit un récit épique qui – scénaristiquement parlant – peut être le premier contact de quelqu’un avec l’univers Warhammer sans pour autant qu’on se sente perdu. L’histoire de Frohlich, « l’homme qui a fuit », n’est esquissée qu’en quelques touches mais elle est d’emblée intéressante. Les personnages de Gillem sont bien campés, avec un souci d’économie. Pas de parlotte à n’en plus finir… A ce titre une scène de chasse avec deux guerriers anonymes est un bon exemple du côté « cinématographique » de Gillen. En ce sens Crown Of Destruction est une histoire bien « mise en scène » et il est assez facile de s’imaginer que d’autres scénaristes, en racontant les mêmes événements, l’auraient fait de façon fadasse. Dommage… Dommage que le dessin lui ne suive pas. Car il faut bien le dire il faut lire ce comic en plissant les yeux…
Vous parlez d’un contraste ! Quelle que soit la couverture (il y a trois variantes) de ce numéro que vous verrez, elle exploite un style de peinture digitale qui va tout à faire avec l’univers des jeux vidéo et l’heroic fantasy. Jusqu’ici tout va bien, il y a un style… C’est quand on ouvre le fascicule qu’on s’exclame « ah mes yeux, mes yeux ! » et pendant quelques secondes vous avez le temps de vous dire qu’on vous a proposé non seulement un comic-book mais aussi un sortilège destiné à vous agresser le regard. C’est simple, Dwayne Harris utilise un type de mélange de montages et de 3D qui dans la technique pourrait parfois lorgner vers ce que fait Alex Maleev. Oui enfin la technique c’est bien beau de vouloir l’utiliser, il faut aussi la maîtriser. Et là à l’évidence ce n’est pas du Maleev, loin s’en faut. On a droit à des pages et des pages de personnages en 3D retravaillés (disons « pour faire comme si c’était dessiné ») de façon maladroite. Ca pourrait être un parti pris mais voilà : dans les scènes où on voit la Verminhorde (un peuple d’hommes rats), visiblement le dessinateur n’avait pas de modèle 3-D des créatures, elles sont donc réalisées dans un style tout à fait différent. Ca cloche. Gillen m’a intéressé, j’espère le retrouver vite mais dans une ambiance graphique moins agressive…
[Xavier Fournier]