Avant-Première VO : Review Wolverine: Switchback
6 janvier 2009[FRENCH] Bon, disons les choses nettement : la première fournée Marvel de 2009 n’avait rien de très réjouissant – il y a des semaines avec et des semaines sans… Du coup, pourquoi ne pas se laisser aller à ce petit one-shot dédié à notre griffu favori ? Peut-être parce que ces deux historiettes de « Wolvie on the road » n’apportent absolument aucune eau au moulin de Logan. Mais, à défaut d’être intéressantes ou surprenantes, la première (qui donne son titre au one-shot) est assez agréable à regarder.
Wolverine : Switchback [Marvel]
Scénarios de Joseph Clark et Greg Hurwitz
Dessins de Dan Pastoras et Juan Doe
Sortie américaine le mercredi 07/01/09
On en revient toujours un peu au même point avec Wolverine : il est extrêmement difficile pour un scénariste de sortir des sentiers maintes fois battus et rebattus par ses prédécesseurs. Ici, personne n’aura pris cette peine. On sent clairement qu’il s’agit d’une commande histoire d’occuper les linéaires en cette période de rentrée. Cela nous donne une première histoire dans laquelle Logan, parti se mettre la tête au vert, échoue dans un bled paumé des Rocheuses. À peine arrivé, il sent la mort au détour d’un virage. Ses hyper-sens lui permettent de comprendre que les nombreux décès survenus ne sont pas uniquement le fait d’une voirie défaillante. Il va donc s’occuper de rééquilibrer la balance, avec toute la subtilité qu’on lui connaît. Très banale, cette histoire vaut avant tout par le graphisme de Dan Pastoras. Son traité « peinture » – un brin figé à mon goût, mais c’est personnel – témoigne de son application particulière pour ce one-shot. L’influence de Norman Rockwell est évidente, mais elle cadre très bien avec le ton « rural » et profondément américain du récit. De plus, Pastoras a le bon goût de ne pas complètement noyer son trait sous les effets de couleur, ce qui permet à l’ensemble de conserver un minimum de vivacité. Ses couleurs sont magnifiques, très harmonieuses et réalistes en même temps. Et le découpage s’autorise une petite astuce assez osée, que permet largement le format comics, alors, au final, pourquoi pas… Après tout, un one-shot n’a pas la prétention de révolutionner le personnage !
La deuxième histoire, quant à elle, est encore beaucoup plus dispensable. Son titre, « Punching Bag » (« Sac de frappe ») résume bien l’ersatz de scénario qui anime ces 8 pages. Wolvie tombe sur des gens remontés. Il se fait cogner. Les pouvoirs entrent en jeu et c’est la boucherie ! Fin de l’histoire, et je ne crois pas avoir tellement trahi la politique de non-spoiler en vous révélant cela. Le graphisme de Juan Doe lorgne du côté de l’école Meglia / Ramos, avec un soupçon d’Eric Powell par moments. Le tout soutenu par une colorisation cartoony assez seyante. Malheureusement, le faible nombre de cases par pages met trop en évidence les défauts du dessin, qui n’est pourtant pas dénué de qualités. Il y a une certaine vivacité (et, en cela, « Punching bag » est un contre-point intéressant à « Switchback ») et un enthousiasme toujours bienvenu. En conclusion, si ceux qui lisent les comics pour leurs histoires peuvent passer leur chemin la conscience tranquille, les amateurs de dessin illustratif et les acharnés du griffu peuvent jeter un œil à ce one-shot. Faute de grives…
[Antoine Maurel]