Avant-Première VO: Review Wonder Woman – Futures End #1
20 septembre 2014[FRENCH] La Wonder Woman du futur assume, plus encore, son rôle de déesse de la guerre, lancée dans une offensive sans fin contre la déesse de la revanche. Charles Soules part sur une idée qui, à bien des égards, serait une bonne base pour un pitch assez littéraire de série. Mais doit se plier aux règles de Futures End et expédie donc la fin, sans grand sens de conclusion.
Wonder Woman – Futures End #1 [DC Comics]
Scénario de Charles Soule
Dessin de Rags Morales
Parution aux USA le mercredi 17 Septembre 2014
Ironique : Brian Azzarello est l’un des architectes de la série hebdomadaire Futures End et… n’a visiblement pas le temps de montrer ce que sa Wonder Woman est devenue cinq ans dans le futur. C’est donc Charles Soule qui s’y colle, en s’appuyant sur ce qu’Azzarello a produit et en le poussant vers une évolution logique. Avec la meilleure volonté possible, Diana est de plus en plus dévorée par ses activités de déesse de la guerre, se retrouvant à la tête de ce que l’on pourrait qualifier de « mère de toutes les batailles ». L’idée intéressante est qu’elle s’est entouré des plus grands guerriers et stratèges de l’Histoire, ressuscitant des figures comme Napoléon ou Alexandre le Grand plutôt que des personnages mythologiques. Il y a quelque chose d’intéressant dans cette idée, qui tient à la fois d’une expansion des situations à la Kid Eternity mais pourrait lorgner, aussi, vers quelque chose comme le roman Les Légions de l’enfer de C. J. Cherryh. Utiliser Rags Morales, artiste qui n’est pas franchement connu pour sa cadence mensuelle (mais qui avait déjà brièvement touché à WW lors du run de Greg Rucka), sur ce genre de numéro spécial, est une bonne idée
Au-delà des apparences, cependant, on reconnaît les traits de Soule, actuel scénariste de Swamp Thing. Tout comme la créature des marais est le représentant du Vert, confronté aux avatars du passé, cette Wonder Woman représentante de la guerre est, elle aussi, entouré d’une supporting cast venue de différentes époques. Némésis pourrait aussi bien être The Rot avec une autre apparence. La Wonder Woman de Soule est structurellement construite comme Swamp Thing, mais cela fonctionne plutôt bien. L’idée a cependant les inconvénients qui découlent de ses avantages. Là où Soule a le ressort d’une histoire futuriste que l’on pourrait installer comme une fin du monde de Wonder Woman (à mi-chemin entre Thor: God of Thunder et Kingdom Come), pourrait pondre une minisérie autonome, un Elseworld ou quelque chose de genre, il est limité par le lien global avec Futures End, il faut aussi faire entre le reste de l’univers DC là-dedans (essentiellement c’est une histoire en plusieurs chapitres, Soule étant aussi le scribe de Superman/Wonder Woman – Futures End #1). Cela démarre vraiment très bien mais cela se banalise vers la fin, perd un sens d’autonomie alors qu’en un sens on a l’impression que Soule aurait pu nous vendre une mini « Last days of Wonder Woman » ou quelque chose du genre.
[Xavier Fournier]