Avant-Première VO: Review Wonder Woman: Rebirth #1

[FRENCH] Wonder Woman passe à la sauce Rebirth. Et ce n’est pas seulement un changement d’équipe créative (avec le retour de Greg Rucka et Matthew Clark ainsi que l’arrivée de Liam Sharp) mais un coup de balai passé sur les cinq dernières années de la série. A sa manière Rucka fait exactement ce que Geoff Johns écrivait il y a quinze jours dans DC Universe Rebirth. En quelques pages c’est une reprise en main profonde et efficace, même si le style des deux dessinateurs n’est pas vraiment compatible.

Wonder Woman: Rebirth #1 [DC Comics] Scénario de Greg Rucka
Dessins de Matthew Clark, Liam Sharp
Parution aux USA le mercredi 8 juin 2016

Certains d’entre vous se souviennent peut-être de la première série Punisher de Garth Ennis, où il s’agissait de passer après une courte période où Frank Castle avait été saccagé et était devenu un exécuteur de démons, brandissant des pistolets mystiques. Ennis s’en tirait avec un simple « l’Enfer, j’y suis allé. Ça ne m’a pas plu ». Il y a de ça dans Wonder Woman: Rebirth, quand Diana fait le bilan des évènements récents et réalise que rien ne colle, que tout fait factice. Par « événements récents », on comprendra non seulement le run controversé des époux Finch mais bien, à la racine, les concepts apportés par Brian Azzarello. Wonder Woman considère ce qui lui est arrivé… et répudie pratiquement ces épisodes, de manière on ne peut plus explicite. Le costume mais aussi des accessoires des 52 épisodes précédents ne sont pas simplement laissés de côté, ils sont détruits dans l’image, Rucka se laissant ainsi un droit d’inventaire pour déterminer, dans les mois qui viennent, qui est véritablement Wonder Woman.

« … And now I cannot help but see the flaws in the world around me. »

A sa manière, Wonder Woman a une prise de conscience aussi forte que celle de Barry Allen dans DC Universe Rebirth. Ce qui rend peut-être la chose un peu plus laborieuse ici, c’est qu’il n’y a personne en face, que tout se passe comme un monologue dans la tête de l’intéressée (à part quelques phrases échangées avec… son lasso). Ce serait sans doute plus vivant si Rucka avait déjà commencé de lui recréer une supporting cast (j’entends par là des gens qui l’entourent et qui lui expriment de la sympathie, pas une famille de l’Olympe qui veut l’assassiner ou des Amazones austères et fondamentalistes qui lui font la gueule). Néanmoins il faut se souvenir que c’est un one-shot, un prologue, et pas un numéro 1. L’histoire s’organise en deux passages, un dans le monde des hommes (dessiné par Clark) et l’autre dans le monde mythique (dessiné par Sharp) et le décrochage entre les deux styles est assez violent. S’il s’agissait de continuer par la suite sur la même formule, à base de 50/50 des deux dessinateurs dans chaque épisode, on pourrait tiquer. Mais il apparaît qu’ils travailleront en alternance, un épisode sur deux de Wonder Woman concernant ses activités dans le présent tandis que l’autre explorera ses origines réelles, dans lesquelles il convient de mettre bon ordre. Wonder Woman: Rebirth est avant tout un grand coup de balai, comme si le scénariste arrivait dans la maison et commençait par mettre à la poubelle les cadavres de bouteilles oubliés par les précédents locataires. Mais le signal est envoyé très clairement : Après cinq ans il est temps de revenir à Wonder Woman et ce qu’elle est vraiment… On verra sans doute plus clairement avec le futur #1 dans quelle direction Rucka veut vraiment amener l’héroïne. Mais on comprend ici dans quelle voie il ne veut plus l’engager. C’est on ne peut plus clair.

[Xavier Fournier]
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