Dessins de Rafa Sandoval
Sorti aux USA le mercredi 25 avril 2012
Weapon Omega, le mutant canadien capable d’absorber l’énergie, est en train d’atteindre la masse critique. Tout comme Rogue et Mimic, deux personnages connus pour absorber les pouvoirs environnants. Les voici devenus comme trois bombes à retardements. Au mieux le trio s’auto-détruira. Au pire, les victimes peuvent être nombreuses… Tous trois doivent alors considérer qu’il n’y pas pas d’issue et se demander un peu quelles sont leurs dernières volontés et avec qui ils veulent passer leurs derniers moments. Mais ironiquement les personnages doivent alors se demander si, à force d’absorber les autres, il leur reste une vie propre. Le lecteur se doute bien vite que Rogue n’est pas vraiment en danger. Ou plutôt si, bien sûr, mais la mort ne l’attend pas (Marvel n’aurait pas manqué de vendre le numéro emballé dans une enveloppe noire où ce genre de choses). Tandis que les deux autres, des créations aisément sacrifiables, ont comme des pierres tombales qui leur flottent au dessus de la tête. Non seulement ils ne sont pas très populaires (la période de gloire de Mimic finalement, c’est la version alternative vue un temps dans Exiles) mais en plus dans une certaine mesure ils font double emploi.
Mais quelque chose se passe en cours de route. Christos Gage met en scène le fait que Mimic et Weapon Omega eux-mêmes ont conscience d’être des « pas grand-chose », des personnages sans vie propre, pathétiques malgré leurs pouvoirs. Je dois dire que pour le coup j’ai du mal à être objectif. L’épisode dans lequel le Mimic devient membre des X-Men est le premier comic-book que j’ai pu lire. Difficile de le voir sans déclencher un peu de nostalgie et ce sentiment que ce héros aurait pu être mieux traité que ça. Et là, voici un numéro où d’un seul coup les grandes étapes de sa vie sont passées en revue. Gage introduit une sorte de méta-commentaire qui tend à montrer que Rogue est un peu une Mimic qui a réussit. La comparaison est un peu moins évidente que le scénariste veut bien le dire : Rogue absorbant aussi les personnalités, sa situation n’est pas tout à fait la même. Est-ce qu’elle aurait rejoint les X-Men sans sa fusion avec Ms. Marvel ? En tout cas Gage induit assez bien le sentiment de vide, de manque, propre aux trois personnages centraux. Tout le monde n’est sort pas intact mais la conclusion est finalement beaucoup ,plus optimiste qu’on aurait pu le croire. Gage, tout en continuant à s’intéresser au groupe que Mike Carey avait laissé en place, continue de faire grandir la famille, avec une direction finalement assez intimiste, qui repose assez de la profusion actuelle de crossovers. Je suis curieux de voir ce que va donner Gage à la longue sur ce titre…
[Xavier Fournier]
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