Avant-Première VO : Superman: Secret Origin #3
25 novembre 2009[FRENCH] Non DC Comics ces temps-ci ne se résume pas à Blackest Night. Prenez cette remise à plat des origines de Superman par Geoff Johns et Gary Frank. Après avoir passé l’étape Smallville, voici qu’on s’intéresse plus à l’arrivée du héros à Metropolis. Si l’image d’un Superman sauvant une navette spatiale était bien ancrée depuis le Man of Steel de John Byrne, Geoff Johns sort ici du chemin « iconique » pour dresser un nouveau portrait du Daily Planet…
Superman: Secret Origin #3 [DC Comics]
Scénario de Geoff Johns
Dessins de Gary Frank
Sortie aux USA le mercredi 25 novembre 2009
Lors des deux précédents épisodes on s’y était fait au Clark Kent adolescent découvrant petit à petit ses pouvoirs, son costume et ses alliés (la Legion of Super-Heroes, Krypto…) et même ses ennemis (un certain Lex Luthor). On aurait presque pu se convaincre que toute la minisérie serait consacrée à une sorte de version DC Universe du feuilleton Smallville. Et bien non, avec ce troisième épisode Johns amorce le virage et passe à l’étape adulte, avec un Clark Kent qui vit son premier jour de travail entre les murs du Daily Planet. Si certains font parfois le reproche au scénariste de revenir vers le Silver Age et de se contenter d’effacer les traces de Crisis, force est de constater qu’ici on est nettement dans un autre cas de figure. D’un côté les débuts de Superman adulte ne ressemblent pas à ce qu’on a pu voir ces dernières décennies mais de l’autre Johns se garde bien de revenir à la version Pré-Crisis. Ici, il nous montre d’abord une Métropolis pré-Superman, pas encore influencée par l’optimisme du héros. Et puis il répond à sa manière à une question restée en suspens depuis bien longtemps. A savoir… Quel genre de journal peut engager parmi ses reporters principaux un type sans expérience qui n’a pratiquement jamais travaillé de sa vie. Le Daily Planet de ces années-là, c’est quelque chose. Les principaux protagonistes sont là mais le cadre est nettement différent. Bons points au passage pour l’alchimie de la paire « Lois & Clark ». Le scénariste me semble ici canaliser quelque chose de plus fort que lors de ses épisodes d’Action Comics. Sa définition de ce futur couple est à la fois plus drôle et plus acide.
Pour le coup Gary Frank s’en donne à cœurie avec les mimiques de Clark Kent, de plus en plus proche de Christopher Reeve, sans doute plus encore que dans son run d’Action Comics. Les débuts officiels de Superman, privés de navette, peuvent paraître plus minimalistes mais c’est clairement la vie privée de Clark qui tient le haut du panier et c’est loin d’être désagréable (Peut être aussi parce que ça doit faire un an et demi que les autres séries ne se sont plus vraiment intéressées à Clark en civil ?). On notera au passage l’apparition furtive d’un futur adversaire de Superman, venu « parasiter » l’existence du héros. Globalement tout ça est très bien d’autant plus qu’à la différence des deux premiers épisodes on n’a pas des leviers comme la création du costume ou la LSH en guest-stars. Maintenant ce qui serait bien c’est que DC arrive, à l’issue de cette mini, à conserver l’énergie mise dans la redéfinition de Metropolis et à la transposer dans les titres réguliers. On verra ça mais pour l’instant tous ceux qui râlent que l’univers DC est devenu trop noir devraient se ruer sur ce titre !
[Xavier Fournier]
Je me pose une question: pourquoi raconter encore une fois les origines de Superman?
Il me semble que le tour de la question avait déjà fait dans ‘Birthright’ que j’avais plutôt bien aimé d’ailleurs.
Justement ‘Birthright’ déniaisait un peu les origines du héros, notamment en mettant en avant une certaine xénophobie de la population vis à vis le héros extra-terrestre, une réaction finalement assez raccord avec le contexte politique actuel.
Et n’est-ce pas justement dans Birthright que Clark faisait le tour du monde avant de rejoindre définitivement Métropolis, ce qui expliquait qu’il n’était pas finalement si innocent et si inexpérimenté que cela lorsqu’il postulait au Daily Planet (et que donc la question que évoquez avait déjà une réponse)?
Là visiblement Jones revient vers une ambiance plus naîve proche (effectivement) du Silver Age et de celles des films, je ne suis ni pour ni contre mais je me demande quel est l’interêt de récrire x fois l’origine d’un même personnage, surtout avec les risques de confusion pour les nouveaux lecteurs?
Relisez-moi, je dis justement qu’il ne se contente pas de nous ressortir la Metropolis du Silver Age… Et c’est autre chose que ce que nous avons vu dans les films. Quand au besoin de redéfinir les origines de Superman, la chose existe dans la musique aussi, avec le phénomène des « reprises ». Après il y a certes des « reprises » qui n’apportent rien mais celle-ci est plutôt sympathique.