Dessins de: Gabriele Dell’Otto
Sorti aux USA le mercredi 14 juillet 2010
On a tendance à l’oublier mais Domino n’est rien d’une enfant sage ou même d’une super-héroïne conventionnelle. Elle n’était guère entrée dans la première X-Force que par camaraderie envers Cable mais elle n’a pas, fondamentalement, une philosophie qui la pousse à faire le bien. Autant dire que dès qu’elle fait quelques pas en dehors du périmètre des X-Men et de X-Force elle a tôt fait de se livrer à des actes que ses co-équipiers, eux, ne sauraient tolérer. Qui plus, avec son « facteur chance », tout la pousse à prendre des risques inconsidérés sans s’occuper des conséquences. Mais les retombées sont également morales, quand ses actions finissent par concerner également le reste d’X-Force et qu’il lui faut alors (au moins en théorie) rendre des comptes. Ajoutez à ça la tension sexuelle entre elle et Wolverine (bien que pas grand chose n’en transparaisse dans les épisodes récents de X-Force, les couvertures marquant son retour avaient pris soin de montrer la belle Domino dans les bras du mutant canadien) et vous avez une mini-série qui, au démarrage en tout cas, tient parfaitement compte de la nature de cette anti-héroïne. On souligne a nouveau son côté instable au point, presque, d’en faire une rivale de Deadpool. Niveau scénario, Craig Kyle et Chris Yost nous donnent donc une Domino « unplugged », plus dans le spotlight que lorsqu’une partie de l’équipe prend de la place dans les cases. C’est solide et plutôt sympa…
Mais celui qui donne véritablement du tonus à l’ensemble, c’est le dessinateur Gabriele Dell’Otto, qui démontre ici les progrès énormes qu’il a pu faire depuis Secret War. Non pas que Secret War était moche mais on sentait encore nettement un artiste habitué aux couvertures qui passait du côté de la narration séquentielle, avec certains flous dans les ellipses ou certaines poses qui ne donnaient pas toujours la sensation de personnages en mouvement. L’artiste était bon mais le voici désormais quelques paliers au dessus de ses prestations passées. Dans X-Force: Sex And Violence, Dell’Otto est beaucoup plus maître de son art, de ses effets et de ses ambiances. Son rendu « façon peinture » est bien plus versatile, dynamique. Le tout fait de « Sex And Violence » une mini-série non seulement belle à regarder mais également plaisante à lire. Qui plus est même si vous n’êtes pas un lecteur régulier d’X-Force vous ne devriez pas avoir trop de mal à vous glisser dans cette intrigue qui passe en revue les différentes sectes d’assassins de l’univers Marvel tout en s’interrogeant sur les relations Domino/Wolverine. Parce qu’avec une « amie » comme ça, Wolverine n’a vraiment pas besoin d’ennemis !
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