Les aventures de Black Lightning reprennent pratiquement là où on les avait laissées. Mais cette fois il s’agît de gérer les conséquences. La présence des bad guys est minimale (en tout cas pour l’instant), alors que Jefferson Pierce mais aussi ses filles et son épouse de demandent ce qu’il convient de faire sur le plan moral. Est-ce que la fin justifie les moyens ? Ce sera sans doute le fil rouge de cette nouvelle saison.
Une semaine (en temps subjectif) après les événements de la fin de saison précédente, Jeff Pierce est dans une position délicate. Il ne peut pas révéler qu’il est Black Lightning. Mais du coup il est incapable d’expliquer de manière plausible pourquoi il était aux « abonnés absents » alors que son établissement était sous attaque. Avec sa propre fille qui a été kidnappée dans sa propre école, le bilan de l’année scolaire n’est pas bon. Le pire, c’est qu’on lui explique que si Black Lightning et Thunder n’avaient pas été là pour sauver la situation… Du coup, il passe au mieux pour un incompétent, au pire pour un lâche. Et de son côté son épouse aussi voit sa vie professionnelle chamboulée. Pendant ce temps les filles de Pierce continuent de découvrir leurs pouvoirs, au grand dam de leurs parents. La famille est sous pression. Et elle n’est pas la seule, alors que les tensions et les clivages se renforcent dans la communauté. Une nouvelle fois le show s’installe comme une parabole des violences policières aux USA et du sort des minorités.
Ce premier épisode de la saison 2 la joue « light » (sans jeu de mots) avec la présence de personnages costumés. Même Jefferson lui-même n’apparaît en Black Lightning que le temps d’une courte scène (encore qu’elle change la dynamique qui existait entre lui et un autre personnage). Ce qu’on aura tôt fait de résumer comme la « série noire des super-héros de la CW » marque ici sa différence d’une autre manière. Là où la plupart des autres aventuriers et aventurières de DC sont de jeunes personnages obligés, bien souvent, de régler leur héritage avec leurs parents, ici la perspective est totalement inversée. Jefferson, plus vieux, a des responsabilités à tout moment. Trop jouer les super-héros semble l’éloigner de sa famille. A l’inverse, se comporter seulement comme un père l’éloigne de ce qui est juste. De facto, aussi surprenant que cela paraisse, les personnages de Black Lightning ne sont pas aussi proches de Flash, Arrow, Supergirl et certainement pas des Legends of Tomorrow (on ne peut pas dire que c’est le poids des responsabilités qui étouffent ces derniers) qu’ils peuvent l’être du casting de Riverdale, où tout le monde tente de bien faire mais en prenant des routes différentes. A défaut, la famille Pierce a des accents de No Ordinary Family, défunte série créée (comme par hasard) par Greg Berlanti. C’est servi sur un ton moins comédie, mais même le coup de l’épouse obligée d’infiltrer une entreprise qui traite les « spéciaux » nous rapproche de ce modèle.
En fait, on pourrait jouer un moment au jeu des ressemblances, sachant que forcément l’appartenance au genre super-héroïque implique un certain nombre d’archétypes déjà présents dans d’autres projets. L’important n’est pas la présence de ces éléments mais bien leur utilisation dans le contexte de la série. S’il y a par moment comme un parfum de remix de situations connues, la construction est cohérente. D’une manière générale la série à une qualité de production qui lui permet de survoler une bonne partie de ses consœurs ou de ses concurrentes. Dans le genre « freak of the week » (ici, les Green Light Babies), elle s’élève au-dessus des Agents of SHIELD ou de Gifted sans problème, peut-être aussi parce que sa pertinence sociale lui donne une pesanteur. La responsabilité ressentie par Jefferson se propage à toute la série. Et bien entendu les actions d’une ou deux de ses proches vont clairement animer la saison à venir, générer oppositions et débats de manière plus convaincante que les deux gosses de Gifted appartenant à deux camps juste comme ça parce que ça fait genre. Chez Arrow, par exemple, le débat héroïque est le plus souvent posé par l’arrivée de personnages extérieures aux méthodes plus expéditives (Huntress ou Vigilante, par exemple). Ici, le héros ne peut pas compter sur une horde de voisins empruntés à l’univers DC. La pression vient de l’intérieur de sa cellule familiale. On apprécie, aussi, que contrairement à la première saison, Black Lightning ne puisse se promener dans sa tenue funky sans que quelqu’un commence à soupçonner des choses (ce n’est pas comme si le masque le déguisait vraiment). Le reproche que l’on peut faire à la série Black Lightning c’est cependant de ne pas totalement choisir sa voie ou bien de peiner à passer la vitesse supérieure. Bien qu’efficace et porteuse de sens, il lui manque un petit grain de folie. Quand les deux tueuses s’affrontent dans le parking, on se dit qu’un effort de réalisation pourrait porter les choses du côté d’un Kingsman. Dans un combat plus tardif (dans un couloir verdâtre que ne renieraient pas les héros Marvel de Netflix), les cascades sont nombreuses mais un brin académique. Au point d’ailleurs qu’on a l’impression qu’un ou deux cascadeurs s’effondrent sans que leur adversaire ait le temps de se tourner vers eux. Il y a du spectacle, mais sans doute pas assez de panache. Un début avec du potentiel, qui mérite un ton un peu plus corsé.
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