Comic Box a 20 ans !
6 juillet 2018Il y a précisément 20 ans, début juillet 1998, les lecteurs de comics découvraient dans les kiosques le premier numéro officiel de Comic Box (après un galop d’essai, un numéro zéro distribué à quelques lecteurs au printemps précédent). Sans le faire exprès, nous avions anticipé Spiderverse : une horde de variations de Spider-Man fonçait vers le lecteur. Normal : A l’époque, les comics en VF en arrivaient à la fin de la saga du Spider-Clone.
Séquence nostalgie, comme dirait l’autre. 20 ans, c’est le temps d’une génération. Chez Panini, Iron Man, Captain America, les Fantastic Four et les Vengeurs étaient encore coincés sur le monde d’Heroes Reborn. La Justice League et l’univers DC vivotaient chez un Semic qui était alors en train de déménager de Lyon pour s’installer à Paris… Tandis que quelques employés du Semic en question, décidés à rester dans le Rhône, se préparaient à lancer les éditions Spark, un temps importateur en France du Crow, de DV8 ou de M-Rex. A Paris, Delcourt mais surtout USA Editions s’activaient à sortir des comics en librairie. On était à quelques mois de la sortie du film Blade, super-héros Marvel auquel pas grand-monde ne croyait.
En VO, les Marvel Knights relançaient Daredevil, le Punisher ou Black Panther. Joe Quesada et Jimmy Palmiotti supervisaient la gamme depuis un atelier installé dans les étages de Marvel, à New York, que l’on nous avait gentiment invité à visiter. L’éditeur américain sortait à peine de l’équivalent d’une mise en redressement. Un peu de pub autour des comics, quand bien même dans un magazine vendu en France, cela ne se refusait pas. Certains des premiers auteurs interviewés dans la revue tombaient même des nues en réalisant qu’ils avaient aussi des lecteurs non-anglophones capables de rebondir quand on leur parlait d’épisodes parus 30 ou 40 ans avant. Les interviews se faisaient pour ainsi dire à l’arrière du camion, sur un coin de table pendant qu’un artiste finissait sa page. Personne n’envisageait de passer par un agent pour oser négocier le début du bout d’une interview.
A la rédaction, le modem 56k tournait à plein. Pour l’envoi de certains scans, c’était trop lourd. Il fallait les envoyer par la Poste, une disquette glissée dans un pli. C’était l’époque du 36-15… Bref, tout un monde qui peut paraître bien loin et dépassé. On nous promettait un avenir d’à peine six numéros, parce que les mauvaises langues nous prédisaient qu’il n’y avait rien à dire sur les comics et qu’en six numéros possibles nous aurions épuisés tous les sujets possibles. D’autres nous disaient qu’en dehors du fanzinat il n’y avait point de salut et que si personne n’avait jamais publié en kiosque un mag français sur les comics, c’est que, forcément, c’était infaisable. Le tout accompagné du sempiternel « de toute façon les comics, ce n’est pas notre culture, pourquoi ne parlez-vous pas de la vraie bayday de qualitay… ».
Heureusement, avec le soutien des lecteurs qui ont longtemps continué à le lire, des auteurs qui ont accepté de répondre à nos questions et, plus globalement, grâce à tous ceux qui ont participé, de près ou de loin, à l’aventure, la version papier de Comic Box n’a cessé de progresser pendant 18 ans, en format, en épaisseur, en densité. Parce que les comics évoluaient et qu’il fallait s’en faire l’écho, tisser sans cesse de nouveaux liens, absorber de nouvelles technologies, de nouveaux supports. On a commencé avec les disquettes, on a continué avec les tablettes… L’aventure du magazine s’est achevée après 104 numéros (plus une pelletée de Hors-Séries, d’Annuels et de numéros spéciaux) il y a un an et demi dans des conditions bien regrettables.
Mais à tous ceux d’entre vous qui étaient là en juillet 1998, tous ceux qui nous ont rejoint en cours de route ou peut-être même ceux qui n’ont guère connus la version papier mais lisent depuis des années les articles de ce site, nous voulons dire deux choses. D’abord un grand merci. Ensuite de ne jamais, JAMAIS, vous laisser faire quand d’autres vous disent que les comics il n’y a pas grand-chose à en dire ou à en penser. 😉
A nos (premiers) vingt ans passés ensemble…
[La rédaction]
Comic Box toujours dans nos cœurs!
Et dans les comics, la mort est rarement définitive!
Merci pour cet article, je me suis revu à 15 ans, décidant de m’acheter ce Comic Box 1 avec tous ces spidermen en couverture!
joyeux anniversaire Comic Box !
de la part d’un lecteur assidu depuis le n°2.
j’en profite pour dire que la lecture des articles récents sur le site est toujours autant appréciée.
merci pour votre travail 😉
(cool, les commentaires fonctionnent à nouveau)
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