French Collection #255
13 mai 2015[FRENCH] Nous avons évoqué il y a quatre semaines les aventures de Captain America [Steve Rogers] à la fin des années cinquante pendant la guerre de Corée. Cette semaine, nous revenons aux origines du personnage telles qu’elles ont été réinterprétés au début de l’ère Marvel moderne.
Après sa réintroduction dans la continuité super-héroïque Marvel sur laquelle nous reviendrons bientôt, Captain America [Steve Rogers] va partager le titre Tales of Suspense (1959 Series) avec Iron Man [Tony Stark] avec une première aventure commune dans le #58. Dès le numéro suivant, Captain America [Steve Rogers] il va vivre quelques aventures moderne, bien que son passé ne soit en fait jamais loin, dont une au Vietnam. A ce moment, Stan Lee se rend compte que le côté « décalé » du personnage qui fonctionne parfaitement dans les épisodes de groupe tourne un peu à vide dans les épisodes solos. De plus, il ne souhaite pas lancer son héros dans un combat sans fin contre le Viêt-Cong.
En effet, bien que la légende selon laquelle Marvel Comics et son Editor se soit toujours tenu à l’écart (voir opposé) de l’engagement américain soit complètement fausse il est certain qu’en 1965 Stan Lee est revenu sur son soutien à la guerre suite aux nombreux contacts qu’il a eu avec les étudiants. Il décide donc de replonger son héros dans un conflit qui porte une charge héroïque et de fierté extrêmement forte contrairement à celui du Vietnam. Un conflit ou les USA ont eu un rôle non équivoque (au moins dans la mémoire collective américaine) et les adversaires représentaient le mal absolu.
Captain America [Steve Rogers] va donc se replonger dans son combat contre les nazis, et quelle meilleure introduction que de raconter de nouveau son origine sous la plume de celui qui est son co-créateur : Jack Kirby. Le style de Kirby est beaucoup plus dynamique que celui de l’époque et la narration est également plus condensé. L’action commence avec une case symbolisant la conscription des recrues et une autre l’action de la 5e colonne du Bund. Mais immédiatement après, nous entrons directement dans les préparatifs de « L’opération renaissance ». Les plus hauts responsables de l’armée américaine se réunissent dans un magasin de curiosité gardé par une vieille femme qui n’est un fait qu’une couverture.
Le laboratoire du Professor Erskine (qui a été rebaptisé puisqu’il s’appelait Reinstein dans la version originale) est plus « futuriste » que celui de l’époque et ressemble un peu plus à une installation du S.H.I.E.L.D.. Entre alors le chétif Steve Rogers qui se contente de boire un sérum de la formule du super-soldat (alors que dans l’épisode originel il est également irradié) avant de se transformer en spécimen parfait de l’espèce humaine. Mais malgré les précautions draconiennes, un espion nazi a réussi à s’introduire dans le laboratoire et réussi à abattre le Professor Erskine qui n’a jamais transcrit sa formule secrète, laissant Steve Rogers comme un spécimen unique.
Le haut commandement des forces armées américaines (alors que dans la version originelle il s’agit du F.B.I.) décide de lui donner son costumé étoilé ainsi que son célèbre bouclier qui est déjà rond (et non pas en forme d’écusson comme dans la première version). Il affronte alors une nuée de saboteurs, d’espions & de membre de la 5e colonne sous son identité de Captain America tandis qu’il se fait passer au camp Lehigh pour un deuxième classe incapable sous son identité de Steve Rogers au grand dam du Sgt. Duffy.
Heureusement, Steve s’est lié d’amitié avec Bucky Barnes, la mascotte du camp dont le père est mort au combat et qui constitue sa seule famille. Bucky est bien entendu un admirateur sans condition de Captain America [Steve Rogers]. Il est assez intéressant de voir dans ce schéma une reprise assez proche de celui des aventures de Superman telles que créées par Jerry Siegel & Joe Shsuter.
Steve Rogers se fait passer pour un incapable comme Clark Kent, ceci malgré leur physique de colosse. Loïs Lane le bat froid car elle est amoureuse de Superman dont elle ne se rend pas compte qu’il est en fait la personne la plus proche d’elle. Bucky est lui en admiration devant Captain America sans se douter qu’il côtoie son idole tous les jours. Bien que l’inspiration soit évidente, les deux trames se séparent très rapidement. En effet, un soir alors que Steve se prépare à partir en mission, Bucky déboule sous sa tente sans prévenir. Mis devant le fait accompli, et Bucky étant déjà un militaire, Steve décide de le prendre sous son aile et d’en faire son coéquipier (sidekick en anglais).
C’est donc avec une tenue rappelant celle de son mentor et un simple loup que le jeune Bucky Barnes va connaître son baptême du feu sous le simple alias de Bucky. La première mission commune du duo sera de neutraliser des nazis débarquant des explosifs d’un sous-marin. D’autres succès suivront ce premier pendant le conflit. Suite à cette redite des origines du personnage, Stan Lee va continuer à plonger ses personnages dans le conflit de la seconde guerre mondiale en reprenant certains scénarios de l’époque et en réintroduisant des super-vilains également d’époque.
En France l’épisode de Tales of Suspense (1959 Series) #63 qui rapporte de nouveau l’origine de Captain America [Steve Rogers] et ouvre cette grande période de retour aux sources du personnage a été publié par l’éditeur nordiste Artima – Arédit dans le numéro 21 de son Petit Format Aventures Fiction 2ème série n° 21.
[Jean-Michel Ferragatti]
A t’on jamais abordé l’homoérotisme des rapports entre Captain América et Bucky?
Seulement des gens qui veulent y voir de l’homoérotisme
En même temps, c’est le genre de rapport qu’on peut imaginer pour tous les héros ayant un sidekick, si on a l’esprit mal tourné.
Il y a eu un épisode de The Tick (la série télévisée, pas le dessin animé) qui a abordé le sujet avec beaucoup d’humour 😉