Gotham S01E04
14 octobre 2014[FRENCH] Il y a un nouveau tueur à Gotham et il s’attaque aux notables… Une rediffusion de la semaine dernière ? Non, car celui-ci est aux ordres de la pègre et à des méthodes clairement différentes. Pendant ce temps Jim Gordon doit essayer d’arrondir les angles avec sa dulcinée, qui désire plus de franchise entre eux…
Un nouveau tueur en ville
A nouveau Gotham nous donne un modèle de tueur à gimmick relativement réaliste (ou tout au moins réaliste dans un contexte hors super-héros). Richard Gladwell est un assassin taciturne, pragmatique, qui préfère tuer les gens par la ruse et de manière discrète. Si sa scène d’introduction fonctionne assez bien, cependant, une fois passé l’effet de surprise, on a du mal à voir comment un tueur pourrait être vraiment performant avec ce couteau suisse amplifié. Le passage avec la barrique m’a fait penser qu’il s’agissait peut-être d’une sorte de McGyver du crime. Et la bande-son le traite même presque comme un Terminator (il n’y a qu’à voir le moment où il arrive chez la dernière victime visée). Seulement voilà, en définitive Gladwell s’accroche à son sabre laser sans laser, sa petit lame, et il atteint rapidement les limites de sa dangerosité. Face à des policiers armés, une lame, c’est peu… On n’est clairement pas en face d’un pseudo-Deathstroke.
Quelques vérités dans le couple
Cet épisode a l’avantage de creuser (à plus d’un titre) les relations entre Jim et Barbara et, enfin, de dire certaines choses plutôt que les montrer. Je dois avouer que j’ai été un peu déçu par la résolution du cliffhanger. L’intervention d’Oswald Cobblepot n’est pas (en tout cas pas à ce niveau-là) le game-changer que l’on aurait pu espérer. Après l’avoir croisé Jim est plus gêné dans sa vie de couple que par l’idée qu’un Bullock pourrait croiser l’homme supposé mort. Déçu par cette ouverture, donc, mais pas par d’autres choses, comme le fait que Barbara prend un peu les choses en main et en termine avec les allusions furtives pour réellement dire où elle en est. Mine de rien Barbara prend de plus en plus d’importance dans le show. Elle est en mesure de décider du sort de Jim, de le faire basculer ou pas. Et en un sens, dans les épisodes précédents, on a pu voir qu’elle a une emprise similaire sur Montoya (absente cette semaine). Montoya absente, oui, mais cela n’empêche pas le baiser « femme à femme » de la semaine, venant d’une autre source. Et je reste toujours dubitatif devant le positionnement de ce genre d’allusions dans Gotham, toujours avec un fond de menace tacite. Il va falloir qu’à un moment les auteurs du show pensent un peu à nous « rassurer » là-dessus et nous montrent un couple qui fonctionne, qui n’est pas lié à une menace ou à une pression. Parce que dans le cas contraire, cela va sembler de moins en moins « lesbian friendly »….
Bataille autour d’Arkham
Cette semaine, on précise la chose, l’enjeu autour de la construction d’Arkham. Mais si le nom vibre bien sûr d’une façon certaine dans l’oreille des fans de Batman, dans le contexte de l’histoire, c’est un peu plus laborieux. D’un côté on nous dit que Falcone est un gangster surpuissant à Gotham. De l’autre, on vient nous dire qu’il ne s’en remettra pas si jamais il perd le deal d’Arkham. Et visiblement non seulement toute la pègre s’agite autour du projet mais c’est toute la ville, le maire, jusqu’au dernier souhait des Wayne, même, qui semble tourner autour de ce projet. Franchement, je veux bien que la ville soit dans un sale état mais dans quelle cité les notables peuvent-ils décider que le salut se trouve à point dans une institution pour malades mentaux ? Est-ce vraiment supposé faire augmenter le tourisme ? Les affaires ? Curieux. Dans le même registre, la promotion fulgurante de Cobblepot dans l’arrière-boutique d’un restaurant fait cheap aussi. Comme si tout le destin, toutes les informations de la criminalité de Gotham ne se décidaient que dans ce restau et chez Fish Mooney. Pas d’écoute de téléphone, pas de mails, rien, il suffit de faire la vaisselle derrière un boss pour être en mesure de prendre le pouvoir. En matière d’écriture, c’est… pour le moins simpliste. Une nouvelle fois on n’échappe pas au pèlerinage chez Fish Mooney (à ce train-là tout Gotham devrait lui avoir fait une réputation de balance) quand il faut aller à la pêche aux infos mais il faut dire que cette fois cela fonctionne mieux puisque même Jim Gordon n’est plus dupe et se moque de Bullock. En fait le show patine car il n’arrive pas à choisir entre deux voies. D’un côté il y a un angle grotesque, symbolisé par Cobblepot, qui irait un peu du côté du Batman de Burton (bien que l’historique des deux Cobblepot soit clairement différent). De l’autre, on se veut plus sérieux, il y a même des gestes dans la direction de Nolan (la scène où deux candidats à l’embauche doivent se battre fait écho quelque chose de similaire dans le film Batman: The Dark Knight). Et quelque part au milieu il y a Gordon, Bruce et Alfred qui ne savent pas trop où aller. Il va falloir trancher et affirmer une personnalité.
[Xavier Fournier]
Vous pouvez arrêter de spoil siouplait.
Karim Idou; Si vous voyez des spoils, nettoyez vos lunettes. Très sérieusement.
Il a raison, ya le nom de la série donc spoil :p
De même que le duo Montoya/Barbara est pompe sur Orange is the New black, les considérations immobilières de Gotham sont piquées a d’autres feuilletons US, de qualité tant qu’à faire : The Wire et The Boss (moins connu, n’a connu que 2 saisons, de la balle). En gros, il est connu aux USA que les constructions et rénovations de quartier sont l’occasion pour les groupes mafieux de prélever de grosses commissions, placer des emplois fictifs, pratiquer discrètement des rétro-commissions pour les partis politiques… Euh, ça n’arriverait jamais en France ! Donc s’arroger une part du gateau est un signe de puissance, en perdre un signe de faiblesse, de pente descendante.
D’autre part, Gotham pratique la politique du film Noir, dans lequel tout le monde est pourri, ou voue a finir en victime expiatoire, a moins d’être cinglé (comme Cobblepot bien sur, mais aussi comme Bruce + Alfred) ou d’être un héros (Gordon).
Bullock a le rôle intéressant pour moi du pourri qui peut décider que trop c’est trop, par amitié ici… Et rejoindre le camp des bons. Les créateurs de Gotham jouent visiblement sur la montée en tension pour quand tout se dénouera, que Cobblepot remontera a la surface et que la guerre éclatera : que fera Harvey ?
Pour Fish Mooney je suis d’accord, c’est lourd… La scène de recrutement est clairement reprise de Twin Peaks, tout comme l’ambiance music hall, mais juste pas trop pour que ce ne soit pas flagrant.
Bref ! Tout ça pour dire que c’est un boulot de bon faiseurs, de pros expérimentes qui visent sur un maximum de tableaux : que on ne s’étonne pas de voir Gotham sembler aller dans plusieurs directions, ça fait partie de leur cahier des charges.
@Krisol. Je suis bien au courant des enjeux de l’urbanisme aux USA entre autres. Mais je doute que le sort d’une ville et d’un baron de la pègre puisse se jouer sur un seul chantier. Qui plus est un chantier qui me ne semble pas pouvoir dépasser quelques centaines de chambres tout au plus. On est loin d’un lotissement. Et un maire qui base sa politique sur la construction d’un asile…
( je viens juste de voir que vous m’avez répondu) Ok je le suis mal exprimer. Juste que la serie n’est pas encore sortie en France que vous balancer tous. En plus je viens de relire : vous balancer tous, donc oui mais lunettes son bien propres
Non. Ou alors dire qu’il y a un jeune Bruce Wayne et James Gordon dans la série c’est « spoiler ». Dire que dans Star Wars Luke Skywalker est garçon de ferme, qui rencontre deux droides, ce n’est pas spoiler. Par contre dire que c’est le fils de Darth au moment de la sortie de l’Empire Contre-Attaque, ca le serait. Et enfin si vraiment vous n’avez pas vu la série, vous n’êtes pas en mesure de savoir si nous racontons tout. Au final, et si ca reste trop pour vous, il y a aussi une solution : se tenir à l’écart d’un article traitant du *quatrième* épisode d’une série.