Gotham S01E05
21 octobre 2014[FRENCH] Les drogués de Gotham peuvent croire au Père Noël. Un homme mystérieux distribue gratuitement un produit qui rend l’utilisateur surpuissant… mais dont les effets secondaires sont dévastateurs. C’est Bane avant l’heure mais, sans Batman dans les parages, Gordon et Bullock doivent régler les choses aussi bien que possible. Pendant ce temps, les plans du Pingouin prennent du plomb dans l’aile.
Chasser le serpent
Pour la troisième semaine de suite, on a droit à un tueur qui menace l’establishment à Gotham. Mais celui-ci a la particularité de s’attaquer à la base, d’utiliser les junkies comme autant de chair à canon. Bientôt les deux principaux policiers du show ne manquent pas de remarquer ces drogués à la force herculéenne. Un concept qui évoque le Venom (la drogue de Bane) ? Oui, mais le lien est clairement géré. Au-delà du premier degré, l’enquête de la semaine a l’avantage, en impliquant les entreprises Wayne, de donner un coup d’accélérateur à la vocation de limier du jeune Bruce. Alfred et lui entrent plus avant, mais de manière convaincante, dans la chasse à la corruption. Plus exactement le rapport change et le domestique commence à regarder d’un autre œil la fixette de son jeune maître. Le virage s’amorce mieux pour préparer Bruce et Alfred à une fonction de détectives amateurs. D’ailleurs en parlant de méthodes de détectives..
« a funny story… »
Incroyable ! Une enquête entière menée à Gotham sans que les policiers concernés ressentent le besoin de débouler dans le troquet de Fish Mooney ! Pourtant, cette dernière reste présente dans l’histoire, toute occupée à la « fabrication » de son arme secrète contre Falcone. Fish ressemble de plus à un super-vilain de Tim Burton, avec des manières grandiloquentes (par exemple sa danse tandis que son élève apprend à chanter) qui semblent néanmoins bien peu compatible avec le côté « manipulatrice discrète » qu’on lui prête dans d’autres scènes. Pas de détour policier par son bar, donc, sans doute parce que le quota de la virée vers un haut lieu de la pègre est déjà occupée par une autre visite à un parrain criminel. C’est un bon point, d’ailleurs, de montrer que le petit plan du Pingouin n’est pas aussi simple qu’il voulait bien s’en vanter. Surveiller tout, se mêler des choses et brosser dans le sens du poil a ses limites. Cobblepott comme son allié vont le sentir passer, d’une manière qui a l’avantage de refermer l’étau autour d’eux. Le fait que tout ça ne tombe pas « tout fait » rend les choses plus intéressantes.
what’s altruism ?
Il y a clairement une volonté par endroits de mieux maîtriser une certaine forme d’humour, l’exemple flagrant en étant la réplique « what’s altruism ? », bien placée aussi bien au premier qu’au second degré. Mais alors par contre à d’autres moments la mélasse reste de mise. La future Catwoman qui se roule partout dans la ville en équartillant les yeux, cela devient n’importe quoi… Comme ce passage en pleine journée où elle se vautre sur une voiture pour surveiller sa proie (oui parce que lorsque les voleurs veulent passer inaperçus dans la rue et guetter leur victime, ils grimpent sur le toit d’une voiture, c’est le must de la discrétion à Gotham). Par contre, l’utilisation du Viper et ses implications, ses ramifications, sont assez bien vues. Cet épisode comprend bien moins de personnages. On reste sans nouvelles de Barbara, de Montoya ou d’Allen. Mais cela fonctionne nettement mieux quand on recentre l’histoire. Sans doute dans les épisodes à venir faudrait-il jouer l’alternance plutôt que nous servir toute la distribution. D’ailleurs ce serait sans doute bien de faire l’impasse une ou deux fois sur Fish et le Pingouin pour prendre des nouvelles de Renée et des autres.
[Xavier Fournier]