Jeux sur mobile: Entretien avec Stéphane Hervé
17 avril 2009[FRENCH] Dans Comic Box #58 (en vente dans tous les bons kiosques), nous vous proposons un petit tour d’horizon des jeux pour téléphones mobiles adaptés de comics. Un secteur sur lequel l’éditeur GLU est plus que présent fort d’un partenariat avec Warner Bros. qui lui ouvre la porte des licences DC Comics. Stéphane Hervé, le président de GLU France, nous en apprend un peu plus sur les coulisses de ce secteur en pleine expansion, et nous explique pourquoi nous pouvons nous attendre à un véritable déferlement de super-héros sur nos téléphones !
CB: Pourquoi cet engouement de GLU pour les licences dérivées de comics ?
Stéphane Hervé: GLU est un éditeur leader sur son marché et notre objectif est de proposer des jeux mobiles de qualité à tout type de public y compris les fans de comics. Il est vrai que grâce à nos partenaires nous avons de nombreuses licences de ce type. Batman, Superman, Watchmen, Transformers,… Le cœur de cible des jeux sur mobile (15/30 ans) correspond bien au profil des aficionados de comics books. C’est la raison pour laquelle nos jeux connaissent un franc succès auprès de cette clientèle et d’un large public en général.
Qu’est-ce qui vous a motivé à investir chez DC plutôt que Marvel ?
Nous avons un partenariat privilégié avec le studio Warner Bros, l’ayant droits des DC. Ceci explique cela. Nous travaillons également avec Sony Pictures (Spider-Man) et Hasbro (Transformers).
Comment se passe le développement d’un jeu comme “Watchmen” ou “Superman/Batman” ?
Les développements sont plus ou moins complexes en fonction des projets. Cependant ce sont des productions qui demandent de plus en plus de temps avec le développement des capacités techniques de mobiles. Les jeux sont désormais disponibles en 3D, sur des écrans tactiles. Il faut prendre en compte tous ces paramètres lorsque nous mettons en route un projet. En moyenne un développement dure 6 mois. A l’instar des jeux consoles et PC, tous les corps de métier de l’industrie du jeu vidéo sont représentés : Game designer, développeurs, animateurs, graphistes, testeurs… Plus d’une trentaine de personnes sont impliqués dans chaque projet. Il faut rajouter à cette première période de développement 1 ou 2 mois de «portage». C’est l’étape qui permet de rendre le jeu compatible sur tous les mobiles du marché. C’est ce qui fait la complexité de notre métier : s’assurer qu’un maximum de monde puisse jouer à nos jeux. Un vrai casse-tête que Magneto aurait lui-même du mal à résoudre…
Quelle marge d’autonomie possédez-vous face à DC ?
Enfin en ce qui concerne la conception et l’élaboration du jeu, nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires afin de nous assurer que nous respectons bien l’ensemble de l’univers du/des super-héros. Nous sommes force de propositions sur l’histoire et le game design mais, bien sûr, nous restons à l’écoute des conseils avisés de nos partenaires.
“Superman/Batman” est le seul des 4 jeux pour smartphones à ne pas être dérivé d’un gros film. Comment s’est passé sa conception ? Le scénario a-t-il été conçu en interne chez vous ou par des scénaristes de DC ?
Oui le jeu à été réalisé en interne. Le scénario est un travail conjoint entre GLU et Warner Bros. Nous avons vraiment travaillé main dans la main pour ce projet. C’est vraiment important d’avoir une relation privilégié car les étapes de validation («Milestones») sont ainsi plus simples.
Le fait de devoir sortir des jeux compatibles avec un maximum de smartphones ne constitue-t-il pas une limitation par le bas ?
Pas forcément. Nous sommes conscients que chaque téléphone possède ses propres capacités techniques, c’est pourquoi, pour un même jeu, nous avons parfois différents « gameplays ». C’est un peu comme un jeu Spider-Man sur Playstation 3 et ce même jeu sur Nintendo DS. Les expériences de jeu seront différentes mais le plaisir est là. L’objectif final est d’avoir le meilleur jeu possible sur chaque téléphone.
Comment voyez-vous l’évolution du secteur des jeux sur mobile ? Pour le moment, la technique semble encore limiter pas mal la chose hors jeux de plate-forme et beat them’all…
La technique est de moins en moins une contrainte. Au contraire je dirais que c’est presque un atout aujourd’hui. Les mobiles sont vraiment devenus de petites consoles potentielles. Certains mobiles peuvent avoir des jeux utilisant le détecteur de mouvement (à l’instar de la Wii), d’autres ont des écrans tactiles (comme la Nintendo DS), et la plupart désormais ont des capacités permettant l’affichage 3D. On peut aussi penser au multijoueur, à la géolocalisation (grâce au GPS du mobile)… En résumé je dirais qu’il y a de formidables perspectives pour le jeu mobile. A nous de les exploiter au maximum. Je pense que nos super-héros de développeurs chez GLU sauront répondre à ces perspectives avec des jeux totalement innovants. Comme le jeu vidéo consoles au début des années 2000, je pense que le jeu mobile va se démocratiser rapidement et prendre une place importante dans l’industrie. Tout le monde à une console potentielle dans sa poche.
Avez-vous de nouveaux projets sur le segment comics dont vous pouvez d’ores et déjà parler ?
Transformers 2 (tiré du Film) va sortir cet été. Pour le reste, c’est encore secret comme l’identité de Peter Parker…