Avec ce premier épisode à être diffusé après la sortie américaine de Captain America, le Soldat de l’Hiver on entre dans le vif du sujet (et sans doute que si vous n’avez pas vu le film il ne faut pas vous aventurer plus loin dans cette chronique car je ne vois pas trop comment parler de l’un sans évoquer l’autre). En clair le S.H.I.E.L.D. s’effondre de l’intérieur, devenu la menace qu’il espérait combattre. L’avion de Coulson est ramené à la base, téléguidé par les forces de la très bureaucratique Victoria Hand. A l’intérieur, l’équipe ne sait plus trop sur qui compter, avec un de ses agents aux arrêts et un autre clairement accusé d’être en cheville avec le Clairvoyant. Heureusement Coulson peut compter sur le retour de Garrett. Les héros vont en effet avoir besoin de tous les alliés possibles. Si cet épisode est clairement écrit comme une extension du film consacré à Captain America, l’inverse n’est pas vrai et on n’évoque une partie des évènements que par ellipse. C’est à dire que si on n’a pas vu le film (mais dans le même temps la plus grande partie du public concerné s’y est sans doute ruée), on aura sans doute du mal à comprendre ce qui se passe. D’ailleurs on se demande comment une partie des personnages eux-mêmes comprennent dans la mesure où ils ne sont pas si bien informés qu’ils le devraient. On comprendra qu’en toile de fond les auteurs du show n’aient pas voulu trop en raconter non plus sur l’intrigue de Captain America (ce qui est évident quand on parle de son « sort incertain). En un sens ceci participe néanmoins au sentiment paranoïaque de cet épisode.
C’est le premier épisode autant impliqué, autant dépendant des évènements qui se déroulent au cinéma (il est bien plus concerné que pour ce qui s’était passé lors de Thor The Dark World). Mais inversement il n’a pas profité de la production du film. Il faut croire qu’il n’était pas possible de profiter de quelques éléments de décors ou d’effets spéciaux réalisés pour le même studio. Du coup la révolte des vrais/faux agents est tournée surtout dans des couloirs feutrés dignes de Stargate SG1 et on a assez peu de « capital spectacle ». C’est dommage car c’est sans doute ce qu’on attend de la part de Marvel Television: nous mettre à l’écran un peu de ce qu’on peut trouver dans les films de Marvel Studios. Une autre chose qui m’a fait tiquer est que si on y regarde bien l’histoire n’est pas tout à fait pensée de la même manière. [Attention spoilers du film] Dans le Soldat de l’Hiver, les agents infiltrés d’Hydra le reconnaissent seulement en petit comité, ne claironnent pas leur présence dans les rangs du S.H.I.E.L.D. D’ailleurs si on y regarde bien le message du film est que, pour une bonne partie le S.H.I.E.L.D. et Hydra se valent et ne sont que deux faces d’une même pièce. Ce qui fait que les gens qui s’opposent à Cap sont d’une part des gens d’Hydra mais d’autre part des agents du S.H.I.E.L.D. qui, de bonne foi, suivent les ordres sans se poser de question. Ici ce n’est pas du tout écrit pareil. On parle bien de méchants infiltrés, de serpents dans la pomme. Et le discours de conviction sur le tout sécuritaire est évacué par la petite porte (en dehors d’une phrase de Victoria Hand qui expliquent « qu’ils doivent apprendre à frapper les premiers). Si on y regarde bien, la cohésion entre les deux histoires n’est pas aussi grande qu’on aurait pu le penser (et d’ailleurs je me demande si le show n’aurait pas gagné à être transformé pendant une semaine en « Agents of HYDRA » pour montrer les choses de l’autre côté). Ca n’enlève pas, par ailleurs, certaines avancées sur le déroulement d’Agents of S.H.I.E.L.D.
On en profitera pour apprendre finalement quelques informations déterminantes sur la constitution de l’équipe de Coulson. Le recrutement des différents spécialistes prend d’un coup un éclairage nouveau alors que ce vieux Phil réalise qu’il a toujours été le dindon de la farce. Inversement certaines de ses actions (y compris le recrutement de Skye) ont fait tiquer et plombent son CV au moment de prouver qu’il est clean. C’est plutôt bien vu. Le parcours de Coulson fait, d’une certaine manière, écho à celui de Nick Fury dans le film. Tous les deux réalisent qu’ils ont été manipulés et ont travaillé pour les mauvaises personnes, dans une logique qui évoque non seulement Nick Fury vs. S.H.I.E.L.D. ou encore Secret Warriors. Et c’est là, arrivé à ce moment-là, qu’on réalise à quel point la série a fait fausse route sur ses premiers épisodes et sur son approche première. A bien des égards Agents of S.H.I.E.L.D. aurait bien mieux fonctionné depuis le début si la bande de jeunes « slackers » qui occupe la moitié de l’avion avait été une partie des personnages de Secret Warriors. Il n’en aurait pas fallu beaucoup pour remplacer Skye par Daisy Johnson par exemple. Mais enfin ce qui est fait est fait. Le démarrage laborieux est une affaire entendu. Par contre ce qui arrive depuis la semaine dernière est de nature à renforcer les choses et le groupe (enfin ce qui reste ou restera du groupe).
Il y a redistribution des cartes et retour à une forme d’équilibre naturel. Si un(e) des geeks est réduit(e) à l’état de pleurnichard(e) planqué(e) sous un bureau, c’est quand même plus logique de voir les combattants naturels revenir aux affaires. Même si Skye est toujours en spécialiste d’un peu tout et gère même ses liens avec Ward façon Han Solo. Mais tout ça prend un peu plus de dimension au fur et à mesure qu’on avance dans l’épisode. Sur les retournements qui rythment l’épisode, on voit arriver de loin une bonne partie d’entre eux mais dans le même temps, pour être honnête, passé un certain cap (non, pas « CAP ») les choses s’étant retournées deux ou trois fois les auteurs arrivent à nous installer dans un système où on ne sait plus très bien ce qui va s’inverser ou pas dans la scène suivante, ce qui fait que, quand le couperet tombe, les certitudes n’ont plus court. Avec quand même un problème : à force de dire « non mais en fait c’est pas lui c’est lui… », on en vient au final à démasquer une taupe qui, si on y regarde bien, joue un rôle déterminant dans la défaite d’Hydra. Si cette personne se révélait quelques instants plus tôt, Hydra gagnait. Dingue non ? Mais en même temps c’est le genre de contradictions assez courante dans ce genre de série TV (le genre de choses que pour le coup un Alias pouvait faire aussi à l’occasion) et ce n’est pas un défaut propre à ce feuilleton. Disons que l’histoire reste prenante… On appréciera aussi quelques clins d’œil, comme le carton « we’ll be back in a moment » qui est d’une nature différente cette fois (alors que là, pour le coup, le post-générique est dispensable). Il y a des réserves donc mais globalement il semble que dans les épisodes qui restent à venir, les Agents of S.H.I.E.L.D. se reconstruisent et se forgent réellement. En tout cas c’est un objectif bien plus tangible qu’à certaines périodes de la saison.
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