Après les révélations du dernier épisode, Grant Ward (Brett Dalton) laisse apparaître un visage qui est plus en phase avec ses méthodes des premières scènes de la série et un côté asocial, hardcore, qui permet de redonner de la texture au personnage. En même temps, il est très difficile de se défaire de l’idée qu’on ne va pas avoir droit à une pirouette quelconque à brève échéance. On verra ce qu’il en est mais le passage actuel a l’avantage d’expliquer ses actions en apparence les plus naïves. John Garrett (Bill Paxton) a lui aussi des explications à donner. Paxton est en grande forme et incarne bien son personnage. À ce moment, par contre, il est un peu trahi par le scénario car je « n’achète » tout simplement pas une bonne partie des choses qu’il affirme. S’il est vraiment ce qu’il prétend être, alors les auteurs ont survendu le concept concerné depuis plusieurs mois. Cela dit Raina (Ruth Negga) a de gros doutes également et il convient de voir sur quoi la situation débouchera. On en sera quitte pour voir une scène que j’attendais depuis le début de la série, « la boutique du barbier », mais dans un contexte radicalement différent des comics.
Bon ne tournons pas autour du pot. Il y a clairement du mieux ces dernières semaines. C’est encore le cas cette fois-ci, alors que Coulson (Clark Gregg) est obligé de se poser des questions d’avenir et que le virage est amorcé suite aux événements de Captain America: The Winter Soldier. Comment la série pourrait-elle perdurer s’il n’y a plus de S.H.I.E.L.D. ? Des mesures sont prises ici, des choses sont esquissées. Coulson en ressort comme étant à la fois pragmatique et un « homme de foi » s’attachant à son badge du S.H.I.E.L.D. comme à une relique qui lui montrera le droit chemin. Cela n’évite pas quelques moments simplistes (« Je suis sûr que si je me lèvre devant cette arme automatique, on ne me tirera pas dessus ») mais c’est aussi contrebalancé par les choses que Melinda May (Ming-Na Wen) peut lui envoyer dans la figure. On notera cependant qu’il est grand temps que le S.H.I.E.L.D. se désintègre car une nouvelle fois, comme la série nous l’a déjà montré par le passé, cette organisation ultrasecrète a le chic pour faire protéger des installations stratégiques par deux hommes à la porte (la plupart des boîtes de nuit que je connais sont mieux protégées que cela). Là pour le coup les scénaristes n’y sont pour rien mais si la prod pouvait se fendre de quelques extras en plus (après tout, si Walking Dead arrive à trouver des hordes de figurants pour jouer les zombies…).
Même si on n’est plus trop sûr de rien, l’agent Triplett (B.J. Britt) semble être un bon ajout (cette fois de façon plus rapprochée) au groupe. On le voit mettre les mains dans le cambouis, la jouer action mais aussi pratique. On le connaissait déjà, donc on a pu se faire à lui. Par contre, l’épisode voit de nouvelles têtes. L’intervention du Colonel Glenn Talbot (Adrian Pasdar) est brève mais efficace. Il semble que le personnage est destiné à devenir un peu le nouvel équivalent de Victoria Hand dans le show, celui qui va enquiquiner la vie du groupe. Par contre, je suis un peu plus perplexe devant l’agent Eric Koenig (Patton Oswalt). Si l’on aura bien compris qu’il est là en partie pour injecter une dose d’humour et contrebalancer les événements dramatiques des derniers épisodes, le côté « je suis incapable de me présenter sans vous expliquer que je suis accro à Call of Duty » (et donc encore un geek) était dispensable. Je vois mal le propriétaire de la base faire confiance à ce genre de type. Une nouvelle fois on a clairement l’impression que le S.H.I.E.L.D. est/était composé à 90% de glandeurs qui jouent pendant les heures de bureau. Tu m’étonnes qu’ils se sont fait retourner…
Les héros se font bananer par un traître mais il faut reconnaître qu’il y a de quoi et qu’on ne peut pas leur jeter la pierre de ne pas voir le coup venir. L’équipe en mode « clandestin » a un côté plus convaincant mais on sent bien que cela ne peut durer qu’un temps. Depuis le début de la série la Team Coulson avait pour mission de collecter des artefacts. On peut voir la limite de ce genre d’activités et donc, au delà de leur possibilité à fonctionner, il faudra aussi se poser la question de leur mission, de leur raison d’exister. Pour l’instant, la fin de la saison va visiblement être occupée à chasser les traîtres et reste à voir si avenir il y pour les Agents of S.H.I.E.L.D. Ah !… deux choses. D’abord, le post-générique ne m’a pas spécialement renversé (c’est du déjà vu ou du déjà su) et il y a clairement de la marge de ce côté-là. Mais surtout… Où est Deathlok ? Son patron est en théorie lancé dans une offensive sans précédent et il oublie juste… d’utiliser son assassin principal ? Allo ?
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