Les derniers Agents of S.H.I.E.L.D. passent à la contre-attaque. Après le possible sacrifice de deux d’entre eux, le reste du groupe a retrouvé la trace du bastion des forces de Garrett, là où on s’apprête à produire en masse des Deathlok pour l’armée américaine. Il y a une ironie certaine – peut-être pas assez soulignée d’ailleurs – dans le fait qu’après être tombée dans le panneau d’Hydra sur le thème de la peur dans Captain America: The Winter Soldier, l’Amérique terrifiée est sur le point d’en reprendre une louche par le biais des Deathlok. L’Incentive (une fois que l’on comprend sa vraie nature) est aussi intéressante (potentiellement) mais les choses ne sont pas réellement explorée. Là où le récent film sur Cap creusait son message politique, ici l’idée de terminer la saison fait que l’on passe vite sur les choses pour se concentrer sur du factuel (l’avenir du S.H.I.E.L.D., de Garrett, de Ward, de Coulson…). C’est dommage parce que l’on sent qu’il y a la base, que l’on pourrait porter le scénario à un niveau supérieur.
Cette semaine, on a aussi la réponse à certaines questions liées à Nick Fury. Comment peut-il laisser ses derniers agents dans une telle mouise ? Pourquoi avoir joué un tel mauvais tour à Coulson (la manipulation liée à « Tahiti ») ? Good News : l’apparition de Samuel Jackson ne se limite pas à dix secondes vers la fin. Il a un rôle plus actif. Bad News : le personnage est utilisé comme un Deus ex-machina, apparaissant comme un Joker à deux moments importants et contradictoires. Un moment Fury paraît avoir toute une équipe autour de lui… l’autre scène, il apparaît de nulle part pour donner une arme surpuissante à un personnage sans avoir le moindre back-up, comme si quelqu’un avait actionné le mode « aide » d’un jeu vidéo (en clair on est supposé croire qu’il attendait là derrière la citerne où qu’il s’est « téléporté » ?). Skye et Melinda forme un bon tandem. L’hackeuse est utilisée comme une bluffeuse tandis que la Cavalerie donne une nouvelle fois le muscle nécessaire. D’autres prestations sont inégales (là pour le coup Garrett devient n’importe quoi tandis que l’on aurait aimé un peu plus de pathos exprimé autour de Deathlok).
Cet ultime épisode de la saison est – à un certain niveau – un condensé de ce que l’on aura pu voir depuis la rentrée dernière. Non, pas de flashback au programme ! Mais dans l’écriture on retrouve tous les points forts et les points faibles de la série, résumés en 42 minutes. Si certains des héros ont leur moment de bravoure, d’autres passages sont tournés à la va-vite et surtout les méchants de service sont, il faut bien le dire, très mal écrits. Passe encore pour Garrett, qui n’a visiblement plus toute sa tête (et encore, ce serait bien que le type qui a orchestré tous les événements depuis le début ait un peu plus de charisme). Mais entre lui et la « fille aux fleurs », les dialogues sont bourrés de non-sens sur le Mal, les monstres et le futur. Même Ward s’y met à un moment. Si bien que le camp adverse sombre dans des phrases à deux balles sans que sa motivation soit vraiment convaincante. Quand Ward demande « et après ? », c’est comme une mise en abyme. Car fondamentalement (sauf peut-être le dealer d’armes ?) aucun des bad guys n’a la moindre idée d’un objectif concret.
Au moins les dernières minutes donnent une mission nouvelle, une fonction à la série et aux personnages, disons une forme de détermination, tout en laissant planer le doute sur un des membres de l’équipe. Les dernières scènes sont presque une parabole. Maintenant, Agents of S.H.I.E.L.D possède la « boîte à outils » nécessaire pour passer aux affaires sérieuses. On a beaucoup comparé Arrow et Agents of S.H.I.E.L.D cette saison mais cela ne me paraît pas équitable. Warner a des années d’expérience derrière elle, Arrow devant beaucoup à Smallville et à des projets annexes. De plus ce n’est pas tout à fait comme si la saison 1 d’Arrow avait été sans défaut. Marvel Television a « payé pour voir » et du revoir sa copie en cours de route en termes de rythme. Cela n’empêche pas/n’excuse pas certaines dérives sur des éléments simples (le manque de motivation des personnages, la réalisation qui part en vacances sur certains passages qui auraient pu être plus marquants). Ceci dit on évite la pantalonnade. Ce n’est pas un naufrage. Et le studio termine avec cette « boîte à outils », avec des héros qui ont pris de l’expérience, qui peuvent aller vers d’autres situations (un peu à l’image de Deathlok). Disons que c’était la saison du rodage et qu’il faudra valider les acquis dès la rentrée prochaine. La voilà vraiment, la nouvelle mission du show.
[Xavier Fournier]
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