Mort de Gene Colan
24 juin 2011[FRENCH] Nous apprenons le décès du dessinateur Gene Colan à l’âge de 84 ans le 23 juin 2011. L’artiste avait en particulier marqué des générations de lecteurs grâce à ses « runs » sur Daredevil, Captain America et Tomb of Dracula. Gene Colan, qui avait commencé à travailler pour les comics dès la fin des années 40, aura été en particulier une des forces motrices du Marvel des années 60/70…
Eugene Colan commence à collaborer pour Marvel aux alentours de 1948. Une de ses premières couvertures publiées orne alors un numéro de Captain America Comics et il collabore (entre autres choses) aux derniers numéros de la série sans réaliser, bien sûr, qu’il retrouvera le personnage dans une autre ère de leurs carrières respectives. Mais Marvel réduit considérablement ses effectifs à cette époque et l’artiste va donc frapper à d’autres portes, travaillant également pour DC Comics (principalement sur des titres de guerre). C’est parce qu’il est installé chez DC que son retour chez Marvel, dans les années 60, se fera d’abord sous le pseudonyme d’Adam Austin. C’est à cette époque qu’il revient aux histoires de super-héros, collaborant à des séries comme Tales of Suspense. Il enchaîne alors les aventures de Sub-Mariner, Iron Man ou Doctor Strange.
Mais c’est sur Daredevil que sa popularité va véritablement exploser. Daredevil, avant lui, était une série qui s’était cherché une stabilité, un ton. Même si des artistes reconnus comme Bill Everett ou Wally Wood (ou encore un « petit débutant » nommé John Romita Senior) avaient travaillés sur le titre, ils n’étaient pas restés assez longtemps pour donner un élan durable.
Colan va laisser sa marque en repensant la chorégraphie du bondissant Daredevil, insistant sur le côté athlète… et arrivant à gérer à merveille une ambiance de ténébres et de flous. Tout ce qu’il fallait pour installer la personnalité graphique d’une série où le héros n’a qu’un sens radar… Colan fera aussi un passage remarqué sur la série Captain America où, entre autres choses, il dessinera le premier épisode mettant en scène le Falcon (le partenaire noir du héros étoilé). Dans les années 70, Colan s’éloigne du super-héros « premier degré » pour débuter deux collaborations atypiques. Il illustre alors les aventures du Howard The Duck de Steve Gerber mais aussi le Tomb of Dracula de Marv Wolfman, produisant ainsi une des versions de Dracula les plus marquantes des comics.
Dans la décennie suivante, il se diversifie et ne se réserve plus au seul Marvel. Au contraire il retourne chez DC et, fort de son expérience sur Daredevil, devient pendant quatre ans le dessinateur de Detective Comics (et donc des aventures de Batman). Chez DC, il lanche Night Force avec Marv Wolfman mais aussi le super-héros extra-terrestre Jemm… Sur la série Nathaniel Dusk, il marque par son usage des crayonnés… On le verra aussi, chez Marvel, illustrer quelques aventures de Black Panther. Ces dernières années, toujours productif, Gene Colan avait connu quelques problèmes de santé, causant la mobilisation de ses pairs pour lui venir en aide. Nous reviendrons bien sur plus en détail sur cette disparition dans un prochain numéro de Comic Box…
(photo: http://genecolan.blogspot.com/)
Putain ! (désolé mais je ne trouve rien d’autre à dire).
Encore un grand qui part 🙁
Ces Tomb of Dracula ont marqué mon adolescence… Ca me fait de la peine.
Que l’âme de ce grand artiste repose en paix 🙁
Sa veuve noire…………….;) Quels souvenirs . Un grand de plus…en moins….:(
Reposez en paix Monsieur Colan…Et merci de nous avoir laissé de si belles planches en souvenir!
On se reverra en quadrichromie… Merci à vous, Monsieur Colan.
le premier daredevil,le premier captain america et le premier batman que j’ai lu étaient déssinés par lui.
C’est un monument qui qui nous quitte :'(
Sans reprendre le terme de jmf, on reçoit toujours une baffe quand un grand bonhomme des comics s’en va!
Bon, il nous quitte, mais reste avec nous dans nos souvenirs, et qui parmis nous,n’a pas un vieux strange ou un épisode sur lequel il a oeuvré, dans sa bibliothèque ?
La disparition d’un artiste qui a alimenté nos rêves d’enfant, d’adolescent et d’adulte, même si on ne le connaissait pas personnellement, nous cueille toujours à froid, nous sidère et nous attriste (tant la lecture et la relecture de son oeuvre nous l’a fait apparaître comme intime)…
Les contre-plongées cadrées TRES serrées que Gene COLAN multipliait dans ses découpages donnaient une impression inédite de « caméra à l’épaule » qui embarquait le lecteur au coeur de l’action. Il était, avec KIRBY et Neal ADAMS, un des grands novateurs formels de sa génération. Son Daredevil, dont la noirceur graphique avait préparé la noirceur dramatique de celui de MILLER, mériterait une réédition intégrale.
BD